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IBM Watson multiplie les champs du possible

Data - Par Sabine Terrey - Publié le 04 juin 2015
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Beaucoup d’entreprises s’embarquent dans l’aventure Watson, et les secteurs sont nombreux, santé, télécoms, finance, assurances…

IBM Watson multiplie les champs du possible

IBM ne compte pas s’arrêter là, puisque des solutions cognitives sont attendues très prochainement, sans compter les cours Watson dispensés pour se familiariser avec la technologie. La France  n’est pas en reste sur le sujet et affiche un ‘terreau du cognitif’ très développé. Jérôme Pesenti, fondateur de la société Vivisimo acquise par IBM en 2012, et aujourd’hui Vice-Président Watson Core Technology chez IBM, nous le prouve.

Des progrès fulgurants

Intelligence artificielle, système cognitif, machine learning… Bien que ce domaine existe depuis déjà un certain temps, tout s’est accéléré ces cinq dernières années. Et cela commence avec le challenge Watson, lors du jeu Jeopardy, remporté haut la main en 2011 par le superordinateur. Capacités de mémorisation ? Système neuronal ? Pensée humaine ? Méthodes statistiques ? Tout se bouscule, mais comment cela  fonctionne exactement ? « Pour chaque réponse, on trouve des dizaines de milliers d’évidences, puis en jouant au jeu, on apprend à détecter quelles sont les évidences à retenir et celles à écarter » souligne Jérôme Pesenti. On utilise des méthodes statistiques qui embrassent la complexité  du problème, loin d’une technique de programmation classique. IBM ouvre une nouvelle ère d’ordinateurs qui ne suivent pas les programmes mais qui apprennent à travers les données comment atteindre l’objectif recherché.

Des années 70 avec la reconnaissance vocale, aux années 90 avec la traduction automatique, l’utilisation de techniques statistiques, la linguistique, les recherches s’enchaînent et les améliorations s’accélèrent réellement grâce au nouveau champ de recherches, le Deep Learning, à savoir les réseaux neuronaux à plusieurs niveaux. L’équipe de Jérôme Pesenti vient, par ailleurs, de publier de nouveaux résultats dans ce domaine, avec un taux d’erreurs de la reconnaissance vocale dans les conversations téléphoniques de 8%, commencerait-on à se rapprocher fortement de la performance humaine qui est de 4 % d’erreurs ? Au-delà de l’audio, ces techniques s’appliquent aussi à la reconnaissance d’images, avec un taux d’erreurs en 2010 de 30% qui passe à 7% en 2014. La reconnaissance faciale affiche également des chiffres impressionnants !

Aide à l’humain

Le positionnement d’IBM est clair, « nous ne voulons pas remplacer l’humain, c’est un partenariat avec l’humain, les techniques cognitives permettent d’améliorer la performance, faire plus de choses, les faire mieux et plus rapidement, c’est le but de Watson » ajoute Jérôme Pesenti.

Watson Engagement Advisor réinvente ainsi le service et le support client. L’assistant aide le client directement ou assiste la personne qui résout le problème. Des clients internationaux utilisent déjà le produit notamment dans les secteurs de la banque, assurances, santé. En France, Sanofi est une des premières références Watson, sur le sujet spécifique de la toxicité des nouvelles molécules créées par le laboratoire. Les algorithmes ont été transformés pour devenir multilingues, la base ne dépend pas du langage puisque plusieurs langues existent déjà, anglais, espagnol, japonais, portugais. Le français sera sans doute le langage suivant. De futurs projets vont voir le jour, à savoir des coopérations entre hôpitaux, des interactions avec le citoyen, et « la création en France d’un centre de compétences cognitif va dans ce sens, notamment avec le CNRS, l’INRIA, car le sujet doit se travailler ensemble » souligne Silvano Sansoni, Vice President Industries & Business Development, IBM France. Evidemment, les techniques cognitives pourront être injectées dans nombre d’applications. Alors à quand le futur concierge automatisé dans les hôtels ?

Aide à la décision

Autre domaine, la médecine s’est étroitement rapprochée de Watson ! Ainsi, analyser la documentation et la littérature médicale pour en extraire les concepts importants, comprendre les relations et interactions, aider et guider les médecins est aujourd’hui possible avec l’offre Watson Discovery Analyser. Et pour aller bien plus loin, jusqu’à l’aide à la décision notamment dans le domaine du cancer, du diabète, Watson regroupe les informations, analyse le dossier patient et les informations disponibles sur le sujet pour proposer le traitement le plus approprié et le meilleur chemin thérapeutique. Ce système est déjà développé dans plusieurs centres, « le médecin dispose ainsi d’une aide au diagnostic, utile pour éviter les erreurs et générer des économies, il donne des évidences sur les examens complémentaires à faire, même si c’est le médecin qui décide évidemment en dernier » ajoute Silvano Sansoni. Pour renforcer cette démarche, Watson Health, business unit annoncée début mai 2015, vient de créer toute une infrastructure Cloud régulée et sécurisée pour permettre aux partenaires de stocker les informations clients. Au-delà de la puissance des calculs, des montagnes de statistiques et des analyses, Watson peut-il être perçu comme une façon de déployer et partager l’expertise au sein d’une communauté ? Certainement.

Et dans dix ans, irez-vous voir un médecin assisté par Watson, ou non-assisté par Watson ? Sans doute celui qui utilise la meilleure technologie !

Et dans le futur ?

Les pistes sont nombreuses ! Appliquer les réseaux neuronaux au langage naturel pour une compréhension plus subtile, analyser en multimode (vidéo – audio) afin de traiter l’expérience sensorielle de l’humain… « Aujourd’hui, l’enthousiasme est bien là, les systèmes créés ont une certaine ressemblance avec le mode de fonctionnement du cerveau et offrent des capacités qui s’améliorent rapidement » conclut Jérôme Pesenti.

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