Après une première journée consacrée aux développeurs, la J2 faisait la part belle aux administrateurs infrastructure.
Microsoft lève le voile sur son SI interne
Un programme « radicalement IT », annonce Eric Mittelette. Invité d’honneur de cette plénière, Patrice Trousset, DSI de Microsoft France et Benelux, a dévoilé les dessous du système d’information de l’éditeur avec la problématique suivante : comment concilier les exigences métiers avec les contraintes de l’IT.
« En tant que décideur métier, j’ai le rôle de l’emmerdeur de service », explique en introduction Nicolas Petit, Directeur Marketing et Opération de Microsoft France. « Je comprends que l’IT a des contraintes mais elles ne m’intéressent pas ». Le cadre est posé.
Microsoft lève le voile sur son SI interne : Virtualisation et administration
Première étape de la plongée dans l’IT de Microsoft, la base infrastructure : serveurs, stockage et réseau. Tous ces éléments tendent aujourd’hui vers la virtualisation, facteur clé d’agilité pour l’entreprise. Avec la version 3 de son hyperviseur Hyper-V, Microsoft a introduit des machines virtuelles plus puissantes (jusqu’à 64 processeurs virtuels et 1 To de mémoire vive), le support des architectures NUMA, l’accélération matérielle ou encore le SR-IOV (Single Root I/O Virtualization), qui permet de partager des périphériques PCIe entre différentes machines virtuelles. « Le fin du fin de la virtualisation », affirme Stanislas Quastana, Architecte Infrastructure et Sécurité chez Microsoft.
Microsoft Live Migration
Grâce à Live Migration, ce dernier a fait la démonstration d’une migration simultanée de 10 VMs en deux minutes via un script PowerShell de quatre lignes. Tout le pilotage de l’infrastructure virtualisée se fait avec System Center 2012 Service Pack 1 qui intègre la gestion du stockage avec les Storage Pool et du réseau avec Network Virtualization. Chez Microsoft, plus de 31 500 instances ont été déployées. Le provisionnement d’un serveur qui prenait auparavant entre 4 et 6 semaines peut aujourd’hui se faire en quelques minutes.
La fonctionnalité Replica, qui permet de mettre en place simplement des PRA (Plan de Reprise d’Activité), a également permis d’augmenter la disponibilité des applications. « Il y a quelques années, moins de 10 % de nos applications avait un plan de reprise », reconnaît Patrice Trousset. Aujourd’hui ce taux est de 84 %. La virtualisation a par ailleurs diminué les coûts d’exploitation de 4 %, ce qui représente une économie de 4 millions de dollars par mois.
System Center Configuration Manager (SCCM)
Pour la partie administration des systèmes, System Center Configuration Manager (SCCM) intègre chez Microsoft 330 000 objets. Des workflows de provisionnement automatique ont été mis en place et les utilisateurs ont accès à un catalogue de service qui leur permet d’utiliser les applications de leur choix. « Les collaborateurs viennent consommer les applications dont ils ont besoin et l’équipe IT ne s’occupe plus que de la gouvernance », souligne le DSI.
Supervision
« Historiquement, ce sont les directions métier qui appelle pour dire que le service est planté », indique Arnaud Lheureux, également Architecte Infrastructure Microsoft. La firme de Redmond souhaite aider les entreprises à passer dans un mode pro-actif et leur propose pour cela System Center Operation Manager (SCOM). Ce dernier permet d’obtenir une vue très fine sur le réseau, les serveurs, l’appel des méthodes (via les composants AVIcode), les temps de réponse ou encore les connexions à la base de données. De quoi comprendre une éventuelle lenteur d’une application et corriger le problème. L’analyse peut être intégrée à Intellitrace pour que les développeurs puissent la décortiquer dans Visual Studio et corriger l’application si besoin. Des indications peuvent aussi être fournies sur les performances de l’application en fonction de la localisation de l’utilisateur dans le monde, grâce à des sondes Windows Azure. « Avant, le monitoring se faisait de façon unitaire, explique Fabrice Trousset. Aujourd’hui on a une vue de bout en bout qui permet de casser les cloisons internes entre applicatif et infrastructure ».
Cloud Computing
System Center 2012 permet d’étendre l’infrastructure dans le cloud et de mettre en place des scénarios hybrides. La brique App Controller offre la possibilité de gérer plusieurs clouds et les différentes VMs au sein de ces clouds. La nouvelle fonctionnalité « Administrateur de tenant » donne le droit au locataire d’un des clouds de créer son propre réseau virtuel. Pour relier une infrastructure interne à une infrastructure cloud, il est possible de déployer des VPN via Windows Azure. Des scripts prêts à l’emploi sont proposés et adaptés aux composants réseaux utilisés (Cisco ou Juniper). Chez Microsoft, 80 % des applications fonctionnent en mode Hybride. Pour la messagerie, 42 000 boîtes aux lettres ont été créées dans Office 365, avec l’objectif de passer à 100 000 d’ici la fin du mois de juin 2013. Plus de 30 000 sites SharePoint Online sont également déployés et la généralisation du stockage professionnel et personnel dans SkyDrive a permis de supprimer purement et simplement les serveurs de fichiers.
Données
SQL Server 2012 a amené avec X-Velocity Column Store un nouveau format d’index qui permet d’accélérer les requêtes. Seul bémol, les tables générées n’étaient alors accessibles qu’en lecture. Une deuxième version devrait donc arriver le mois prochain pour autoriser à la fois la lecture et l’écriture.
Microsoft a à son actif près de 19 pétaoctets de données à gérer. Son applicatif SAP basé sur SQL Server 2012 génère 60 millions de transactions par mois et regroupe 7 téraoctets de données dans une base de données centralisée. Là encore, le stockage en ligne est largement répandu et vient désormais remplacer les SAN.
Terminaux, mobilité et collaboration
Le système d’information d’aujourd’hui doit évidemment prendre en compte la multiplicité des clients. Via la console SCCM 2012, les administrateurs peuvent déployer des applications Windows 8, App-V, Windows Phone, Windows Mobile, iOS, Android ou encore Mac OS X. L’utilisateur n’a plus qu’à se connecter au catalogue et choisir son outil. Les employés Microsoft utilisent à 97,8 % des postes sous Windows 8 RTM et à 82,1 % la version 2013 de la suite Office. « Les gens font leur marché », résume le Responsable informatique. Pour la gestion des devices en eux-mêmes, Microsoft pousse Windows InTune. Microsoft utilise cette solution pour gérer plus de 20 000 équipements.
180 000 travailleurs distants passent également par Direct Access et génèrent deux millions de connexions par mois. « Cela a fait grimper en flèche notre taux de satisfaction », se réjouit Patrice Trousset. La généralisation de App-V fait que les applications ne sont aujourd’hui plus installées mais streamées depuis un serveur distant. Une situation qui permet de ne plus se préoccuper du versioning de l’application sur chacune des machines utilisateurs mais uniquement sur le serveur. Et pour ce qui est de la collaboration, Lync 2013 est aujourd’hui supporté dans les scénarios VDI (Virtual Desktop Infrastructure), aussi bien pour la voix que la vidéo. La solution de communication unifiée est devenue un outil du quotidien pour les salariés de Steve Ballmer qui réalisent 690 000 appels par mois dont 56 % hors du réseau Microsoft.
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