Stockage flash vs disque dur. Découvrez les réponses et l’expertise de Chanaka Ekanayake, Lead Solutions Architect, Insight UK.
Stockage flash contre disque dur
Stockage flash contre disque dur : qui va gagner la guerre ?
La plupart des technologies connaissent leur moment de gloire dans les médias. Actuellement, c’est le cloud qui est sous le feu des projecteurs, étant perçu comme un bouleversement technologique et dominant le contenu de quasiment toute revue spécialisée depuis l’invention du concept il n’y a pas si longtemps. Au début des années 2000, cependant, le secteur des nouvelles technologies était beaucoup plus « productisé » et moins homogène, comme le confirmerait un rapide coup d’œil sur les gros titres de l’époque.
Par exemple, des articles proclamaient alors régulièrement « la mort de la sauvegarde sur bande ». Cette technologie était, semblait-il, sérieusement menacée par la capacité sans cesse croissante des disques durs et leur prix en baisse constante. En conséquence, cela ne devait être qu’une question de temps avant que les bandes ne disparaissent totalement au profit des librairies de bandes virtuelles (VTL) utilisant des disques durs. Peu après, la sauvegarde de disque à disque (D2D) devenait un sujet brûlant et la quasi-totalité des acteurs du stockage proposaient une appliance de sauvegarde D2D d’un type ou d’un autre, dans le crainte de la fin inéluctable des sauvegardes sur bande.
Bien entendu, tout ce tintamarre a eu pour effet d’accroître l’utilisation des solutions de sauvegarde sur disque et a lancé une sorte de tendance sur le marché, empiétant de plus en plus sur le territoire des bandes. Toutefois, comme l’avenir allait le prouver, la disparition complète de la sauvegarde sur bande n’était pas encore pour tout de suite.
Même s’il existe une application claire et souvent une place importante dans le datacenter d’entreprise pour la sauvegarde sur disque, les bonnes vieilles bandes demeurent la destination finale du cycle de sauvegarde typique pour la plupart des entreprises, où la conservation des données sur le long terme au moindre coût revêt un caractère essentiel. On pourrait objecter que c’est parce que les vieilles habitudes ont la vie dure mais il serait plus logique d’en conclure que les deux techniques de sauvegarde ont leur place dans le datacenter moderne en raison de leurs qualités respectives pour différentes applications.
De manière similaire, le disque dur se trouve aujourd’hui menacé par le stockage flash et les SSD. Le stockage flash est loin d’être un perdreau de l’année et, si les SSD en sont la dernière incarnation, il existe sous diverses formes depuis les années 80.
Alors que la mémoire flash rencontre un formidable succès dans les appareils électroniques grand public (tablettes, smartphones, appareils photo, etc.), les SSD investissent sérieusement les applications haut de gamme nécessitant une plus grande capacité, jusques et y compris les baies de stockage d’entreprise. Les fournisseurs traditionnels de baies de stockage disposent désormais pratiquement tous d’une offre SAN (SSD) flash, tandis qu’une multitude de start-ups ont fait leur apparition dans la Silicon Valley, se spécialisant exclusivement dans l’offre de baies 100 % flash afin de répondre aux besoins de stockage de chaque entreprise.
Les avantages techniques indubitables de la mémoire flash sont évidents : elle offre des temps d’accès de l’ordre de la nanoseconde (ultra-faible latence) contre des millisecondes pour les disques durs mécaniques. Elle est également silencieuse contrairement à ces derniers, plus compacte, consomme environ deux fois moins d’énergie et, grâce à son absence de pièces mobiles et à sa résistance supérieure aux chocs et aux chutes, est extrêmement fiable et robuste de surcroît. Cependant, le plus important réside dans le nombre monstrueux d’opérations d’entrée-sortie qu’elle est capable de traiter. C’est ainsi qu’un seul SSD peut souvent surclasser le débit cumulé d’une batterie de disques durs.
En dépit de ses avantages, il est communément admis que le coût de la capacité de mémoire flash par unité brute de stockage (Go, gigaoctet) est supérieur à celui du disque dur. C’est effectivement le cas car le flash emploie une technologie NAND plus coûteuse que les disques mécaniques. En conséquence, de nombreux fournisseurs de SAN d’entreprise ont dû imaginer des techniques innovantes afin d’optimiser l’utilisation de la capacité grâce à la déduplication et à la compression des données en ligne avant leur écriture en mémoire flash. Il faut par ailleurs noter que le coût du stockage flash en général baisse progressivement à mesure que sa capacité augmente.
Les évolutions des technologies de stockage SSD, depuis le coûteux SLC (Single Level Cell) jusqu’au MLC (Multi Level Cell) et à l’invention récente du TLC (Triple Level Cell), sont autant de signes de la baisse constante du coût de la mémoire flash, allant de pair avec une augmentation de capacité. Il est probable que cette tendance va se poursuivre à l’avenir, ce qui fera du flash le choix privilégié pour de nombreuses applications. Il est toutefois à noter qu’en parallèle, les disques durs voient eux aussi leur capacité s’accroître et leur coût diminuer encore, ce qui préserve dans une certaine mesure leur avantage en termes de coût au gigaoctet par rapport à la mémoire flash. Il est raisonnable de penser que cette tendance se poursuivra également et que, par conséquent, les disques durs conserveront très vraisemblablement leur avantage prix/capacité sur les SSD dans un futur prévisible.
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