Ce groupe suédois, créé en 1930, devenu Securitas après avoir racheté le N° 1 de la surveillance en France en 2000, est leader mondial des services de sécurité privée.
Securitas, refonte intégrale du SI
Diverses activités à savoir la surveillance humaine, la sureté aéro-portuaire, la sécurité mobile, la télé-surveillance la distribution, l’accueil avec de fortes valeurs comme l’intégrité, la vigilance et l’esprit de service ! Sans oublier de profonds changements également côté IT, Christophe Guéguen, DSI de Securitas France nous fait partager les évolutions du Système d’Information. Eclairage…
Une stratégie innovante…
Au début des années 2000, Securitas devient leader en France, avec des effectifs passant instantanément à 20 000 personnes, et hérite d’un Système d’Information très décentralisé et plutôt obsolète. Après un processus long et complexe, une démarche stratégique s’initie afin d’objectiver les forces et faiblesses du SI et des process existants, face à de nouveaux impératifs opérationnels, de nouveaux enjeux et perspectives business, et les attentes d’un Groupe par ailleurs attentif à la consolidation du marché et sa croissance, et intransigeant sur le reporting.
Une refonte des systèmes d’information et des infrastructures en profondeur s’engage alors. Une gestion de changement volontariste, une transformation massive de la DSI, une émergence de nouveaux profils au sens large (Chefs, de Projet, Administrateurs Systèmes & Bases de Données, Développeurs, Supports Techniques & Fonctionnels), une volonté de rentrer dans une logique de cycle de vie, autant de paramètres qui vont entrer en jeu et contribuer à cette refonte totale et façonner un nouvel équilibre entre progiciel et verticaux métiers, au service d’une industrie exigeante et sensible au plan social, alors peu mature au plan IS-IT. Aujourd’hui, 45 personnes font partie de l’équipe DSI, avec une parité forte entre l’IT et l’IS, et des responsabilités qui permettent de couvrir les dimensions et sensibilités de l’axe technico fonctionnel.
… et des préoccupations majeures
Suite à l’émergence et reconsolidation du nouveau SI, l’intérêt de la DSI s’oriente vers les demandes des métiers, imagine d’autres applications à forte valeur ajoutée sur un socle désormais solide, évolutif et pérenne, se préoccupe alors d’une réalité nouvelle en matière de criticité et disponibilité de l’information (PCA opérationnel, On-Line) et crée un centre de compétences européen métier qui constitue un nouvel axe stratégique important pour accompagner la différentiation concurrentielle au coeur de la surveillance humaine, sur sites clients.
« Le coût total de possession (TCO) de l’IT est très rapidement une obsession car dans nos industries de services, nous n’avons pas le droit à l’erreur au regard de la faible élasticité supportable au plan business » souligne Christophe Guéguen. En réalisant ce projet de bout en bout, sur l’ensemble des axes organisationnels, fonctionnels, business, pur IT et centre de support, la contrepartie morale, l’engagement dans la durée est d’optimiser l’ensemble en vue d’une pérennité forte du nouveau socle applicatif, technologique et des équipes. « Avec ce nouveau système d’information mature et intégré, le challenge à relever est de contenir davantage encore le TCO tout en étant vigilant et ambitieux sur le Cycle de Vie qui suppose des investissements réguliers et la mobilisation de nos forces vives, tant MOE que MOA » complète Christophe Gueguen.
Le cycle de vie du Système d’Information
Sans véritablement le formuler de cette manière à l’époque, le cycle de vie du nouveau Système d’Information a donc été initié avec le projet Boooster, le choix de l’ERP PeopleSoft alors premier ERP Full-Web dès 2000, la planification et l’allocation de ressources humaines sur site client avec la startup BMSoft, un enjeu stratégique et opérationnel majeur pour accompagner la transformation de Securitas et l’adoption des meilleures pratiques du secteur. « ainsi, cet ERP dans l’industrie de services adossé à un outil métier novateur dévoile une rupture avec une tradition héritée des années 1980-90, bien loin des démarches progicielles et standardisées » confie Christophe Gueguen. Pour parvenir à cet objectif d’alignement, d’interopérabilité émergente et nouvelle, de « spécifiques limités et maîtrisés », de gestion rigoureuse de l’aspect réglementaire, il faut faire vivre ce socle applicatif et entrer assez rapidement dans une problématique d’upgrade de l’ERP qui n’est pas évidente, « les éditeurs n’ont pas démontré ces dernières années que ce sujet les passionnait, les boîtes à outils et méthodologies restent traditionnelles, avec ou sans Off-Shore ! ». Décalage donc entre l’effort stratégique d’alignement et l’investissement nécessaire pour passer d’une version à une autre, compte tenu des contraintes techniques voire de la faible valeur ajoutée, des interrogations des Directions Générales ou Métiers.
Alors, quid de la valeur ajoutée face à cette gestion du changement ? Très rapidement, des questions affluent après le déploiement de la solution : comment maintenir un niveau de disponibilité et de performances dans la durée et comment préparer les prochaines étapes ? « A peine le projet livré, nous savions qu’il fallait continuer d’avancer et se donner les moyens de coller à cette stratégie progicielle afin de ne pas être déconnectés et rester alignés au niveau applicatif » poursuit le DSI. En 2006, Securitas, plutôt en avance de phase surcette problématique par rapport à ses pairs, se tourne à nouveau vers les acteurs du marché pour poursuivre sa réflexion, et le choix s’oriente vers Applimation (racheté ensuite par Informatica), avec un POC très agressif (faibles charges externe et interne) au regard de l’objectif qui était de réfléchir à la fluidification des données et à un projet de purge et d’archivage pour envisager et anticiper sereinement un éventuel upgrade majeur de l’éco-système PeopleSoft. Cette problématique de purge d’archivage est une composante de la problématique globale de la gestion du cycle de vie et un « prérequis absolu risquant de se trouver tôt ou tard sur le chemin critique des projets d’évolution du SI ». La prise en compte de la double dimension périmètre et volumétrie conduit donc vers la phase de purge archivage qui se doit d’être intègre.
La solution d’archivage choisie se révèle simple à mettre en oeuvre, rapide, et embarque peu de contraintes en termes de maintenabilité et de supportabilité. La maturité sur le sujet archivage est déjà forte en 2008, avec en ligne de mire une obsession récurrente : maintenir un niveau de performances satisfaisant et réduire la fenêtre d’indisponibilité le jour de la migration de l’écosystème (Securitas étant l’un des premiers clients majeurs de PeopleSoft à avoir implémenté l’offre Finance-Enterprise Service Automation & Human Capital Mgt/Global Payroll, répartis alors sur 2 piliers distincts mais indissociables au sens interopérabilité applicative et expérience utilisateur). Une fois l’effort initial réalisé, et dès lors que les modèles de données ne s’en trouvent nullement impactés, le travail se fait naturellement, sans complexité excessive, sur un sous-ensemble de tables grâce au savoir-faire des chefs de projets. « Tout fonctionne parfaitement, c’est totalement transparent pour l’utilisateur et neutre pour les équipes qui se préoccuperont éventuellement du sujet lors d’un prochain cycle de purge et d’archivage » ajoute Christophe Gueguen.
Le point de vue des équipes internes !
Et qu’en pensent finalement les équipes ? Lors de la purge d’archivage, la fermeture des bases est requise, il faut donc s’organiser pour la phase de maintenance. La création de nouvelles entités nécessite évidemment de l’expertise et une bonne connaissance des règles légales et métiers. Et côté utilisateurs et exploitation ? L’accès est transparent, que l’utilisateur se trouve sur la vraie base de production ou la base d’archives, « un vrai plus pour l’expérience utilisateur, en 2007 ! ». La plate-forme est stable, et la reprise sur incident se gère nominalement. Et Christophe Gueguen de préciser, « après quelques années, il est vraiment satisfaisant de voir que nos principales ressources vives de l’implémentation sont toujours présentes ». La prochaine étape est clairement d’étendre l’usage de la solution à d’autres briques clés comme certaines briques métiers.
« Ce projet reste donc un projet novateur dans notre industrie de service et au sein du Groupe Securitas, et volontariste, par les enjeux, risques et dimensions appréhendés, au regard de notre approche offensive en matière de gestion et d’amélioration du cycle de vie ». En se projetant en amont et sans ce type de solution, il aurait été impossible de délivrer un premier upgrade majeur dans le temps imparti. « Faire vivre, évoluer et fructifier le capital SI au regard des investissements consentis, coller au mieux à la RoadMap éditeur, et tirer la quintessence de cet écosystème applicatif était essentiel, la fenêtre d’indisponibilité de 72 heures était un plus, non négociable, et nous l’avons respectée ! ».
Mais, tout cela n’était que l’anticipation des conditions ou pré-requis pour mener à bien un upgrade majeur de tout ERP élaboré du marché. « A cet effet, il nous aura fallu challenger les principaux intégrateurs PeopleSoft … et nous challenger nous-mêmes pour refuser la fatalité de projets longs et complexes induisant des charges et budgets associés difficilement recevables par nos Directions Générales » admet Christophe Guéguen. Comment traduire et justifier dans la durée une démarche progicielle assortie de coûts de support et de maintenance conséquents, dès lors que tout cycle de vie vertueux au plan intellectuel, et en cohérence avec la RoadMap éditeur impose de tels efforts disproportionnés ? C’est dans cet esprit qu’après avoir étudié plusieurs scenarii, le DSI a finalement qualifié la solution tierce issue de la start-up Systnaps. L’équipe IT n’a pas hésité à adapter et façonner son plan projet autour d’une méthodologie et d’une approche itérative réellement innovante et à forte valeur ajoutée. « Nous avons alors sensibilisé Oracle / PeopleSoft sur les enjeux transverses de cycle de vie des ERP, en impliquant leurs propres Directions Produits et R&D Corp afin de démontrer la valeur ajoutée pour l’éco-système clients » commente Christophe Guéguen.
En ce sens, cette première étape fut essentielle pour valider un concept et un outil sophistiqué en rupture avec les modes de fonctionnement en vigueur, tout en permettant aux équipes de se ré-approprier en profondeur leurs périmètres applicatifs. « Ceci nous aura permis de tenir les délais et budgets, d’être critiques sur certains process, de rapprocher davantage les compétences techniques et fonctionnelles, et de défendre qui plus est un dossier de Crédit Impôt Recherche. De la différenciation à l’Etat de l’Art du moment : un concentré d’innovation en rupture avec les modèles établis. In fine, une certaine forme de persistance au service d’un nouvel optimum technico-économique. Et de conclure, « Tel était notre fil directeur pour concilier agilité intra-DSI, résistances ou hésitations bien comprises au plan business, et surtout éviter l’écueil du statu-quo qui fige alors le temps, l’ERP voire le SI ».
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