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Netflix, la société qui pousse le Cloud à ses limites

Cloud - Par Arnaud Alcabez - Publié le 22 décembre 2014
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Netflix est un fournisseur de contenus multimédias à la demande disponible aux consommateurs d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, des Caraïbes, et aujourd’hui d’une partie de l’Europe.

Netflix, la société qui pousse le Cloud à ses limites

Son créateur, Reed Hastings, qui a obtenu un diplôme d’intelligence artificielle à l’Université Stanford, fonde en octobre 1991 Pure Software, une application pour Unix. Rachetée quelques années plus tard, il se retrouve avec 75 millions de dollars en poche, grâce auxquels il crée Netflix, à Los Gatos, en Californie, avec l’aide du développeur Marc Randolph. L’idée lui est venue d’une contrariété après avoir dû verser 40 dollars d’amende suite à un film loué « Apollo 13 », qu’il avait rendu bien après sa date d’échéance.

A la base, le service est simple : il s’agit de louer des films pour les regarder chez soi, tranquillement devant sa télé. A une petite différence près : on n’y loue plus un film à l’unité, mais il faut s’acquitter d’un abonnement mensuel, qui donne un accès illimité à l’ensemble du catalogue. Au départ, Netflix est un service de location de DVD sur Internet qui permet de regarder des films même sans connexion Internet. Depuis, ce vidéoclub géant s’est dématérialisé, c’est-à-dire qu’on ne reçoit plus de DVD de location, mais tout se fait par l’intermédiaire d’une application pour boitier Internet, PC, mobile ou tablette, avec la possibilité de commencer à regarder un film sur un support, puis de le continuer sur un autre.

Le site est mis en ligne en août 1997 et à la fin de l’année, Netflix compte juste 30 employés. En 1998, le site est officiellement lancé et en septembre 1999, le système d’abonnement mensuel est opérationnel. 15 ans plus tard, Netflix compte plus de cinquante millions d’abonnés dans une quarantaine de pays, et pèse plus de 616 millions de dollars au Nasdaq depuis son entrée en mai 2002.

Le logiciel de streaming Netflix vous permet de regarder du contenu en accès instantané à partir de n’importe quel appareil connecté à Internet et qui propose l’application Netflix. Ce logiciel peut varier selon l’appareil et le support utilisé et les fonctionnalités peuvent également varier.

Par exemple, ce logiciel peut être intégré dans un appareil compatible avec Netflix (comme ce sera le cas pour les clients de la Bbox Sensation de Bouygues Telecom dès le mois de novembre) ou il peut être proposé en téléchargement sur un appareil comme l’iPad d’Apple, Windows Surface, les  tablettes Android ou les Kindle Fire d’Amazon.

Le marché du streaming, ou service de vidéos à la demande avec abonnement a depuis quelques années dépassé le modèle de la télévision par câble aux Etats-Unis, et la progression de la société Netflix est impressionnante vis-à-vis de la concurrence.

 
2011 Rank   Company 2009 2010 2011
1 Netflix 0,0% 0,5% 44,0%
2 Apple 71,5% 60,8% 32,3%
3 Microsoft 11,2% 16,7% 7,6%
4 Vudu (Walm) 0,5% 2,7% 4,2%
5 Sony 5,4% 6,8% 2,4%
  Others 11,4% 12,6% 9,5%
  Total 88,6% 87,5% 90,5%

 

Bref, Netflix va vite, Netflix est gourmand, mais une partie de ce succès est dû au Cloud Computing. Pour se déployer rapidement, Netflix s’appuie sur les infrastructures d’Amazon Web Services à partir de 2009 (http:// aws.amazon.com/fr/solutions/case-studies/netflix/), pour finalement terminer la migration de la totalité de ses services sur AWS en novembre 2012. Avec plus d’un milliard de diffusions vidéo par mois, Netflix est la plus grande application publique dans les nuages dans le monde, et selon les analystes, consommerait un tiers de la bande passante Internet aux Etats-Unis.

Les serveurs web frontaux de Netflix (entre 500 à 1 000 instances exécutées parallèlement), sont basés sur Linux Tomcat JavaServer et Nginx. L’architecture est complétée par des centaines de stockage par objet AWS S3 (http://aws.amazon.com/fr/s3/), des bases de données NoSQL Cassandra (http://cassandra.apache.org/), et Memcached (http://memcached.org/) pour obtenir un environnement à haute performance afin de permettre à un utilisateur de voir apparaître dans son navigateur le contenu suggéré en moins d’une seconde.

La plateforme est dupliquée sur trois zones de disponibilité (en anglais Availability Zone ou centres de données géographiquement séparés dans une région donnée). Si quelque chose va mal, Netflix peut continuer à faire fonctionner l’ensemble de son service sur deux zones de disponibilité.

Côté Big Data et Datamart, Netflix assure aussi. L’entreprise a développé un système de recommandations personnalisées « CineMatch », basé sur la notation et les commentaires des utilisateurs. Le site web calcule la pertinence des contenus vis-à-vis du consommateur automatiquement en utilisant un algorithme de recommandation. « CineMatch » charge les serveurs de Netflix pour traiter les informations de ses bases de données pour déterminer quels films un client est susceptible de profiter. L’algorithme prend en compte ces facteurs :

  • Les films eux-mêmes, qui sont disposés en groupe de film.
  • Les évaluations des clients, des films loués et l’analyse des files d’attente actuelles.
  • Les notes obtenues pour tous les utilisateurs de Netflix.
  • La polémique.

Le système de recommandations se met constamment à jour, permettant de faire des milliers de recommandations chaque seconde sur une base de plus de 5 milliards de classement de films. Netflix rapporte qu’un utilisateur classe en moyenne 200 films, et que 4 millions de nouvelles recommandations par jour sont collectées et ajoutées aux bases de données. Ce système est utilisé par environ 60 % des abonnés.

L’encodage est aussi spectaculaire : Pour un même titre, le film est encodé entre 50 et 100 fois, dans différents codecs audio et vidéo, et dans différents formats pour être diffusable sur plus de 1 000 types de plateforme. En 2011, cela représentait déjà plus de 1 péta-octets de données, stocké sur les infrastructures d’Amazon Web Services.

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