Microsoft vient d’inaugurer Spark, son nouvel incubateur dans le quartier du Sentier à Paris. Objectif : faire naître d’une simple idée une entreprise viable rapidement. Treize start-up planchent donc sur des projets qu’elles doivent concrétiser en trois mois. Jean Ferré, Directeur de la division Développeurs, Plateforme et Ecosystème (DPE), nous explique la philosophie qui anime le programme.
Microsoft Spark – « Trois mois, c’est le nouveau rythme de l’industrie »
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iTPro.fr : Vous avez reçu une cinquantaine de candidatures pour intégrer Spark. Comment avez-vous réalisé la sélection ?
Jean Ferré : Nous n’avons pas choisi en fonction du business plan car c’était beaucoup trop tôt. Nous avons surtout retenu le facteur émotionnel. Il fallait avant tout que l’équipe s’intègre bien ici. Il faut en outre avoir la capacité de sortir en trois mois une entreprise qui tourne. Cela requiert des compétences techniques, du réalisme et de l’expérience. En général, nous apportons intégralement les compétences en design. Nous demandons aussi une compétence en développement. Si celle-ci n’est pas présente, nous avons un réseau qui nous permet d’aider la start-up à en trouver.
Jean Ferré, Directeur de la division Développeurs, Plateforme et Ecosystème (DPE)
Pourquoi avoir fixé cette limite de trois mois ?
Travailler pendant trois mois de façon intensive nous permet d’accueillir une quinzaine de projets par promotion et une cinquantaine par an. Au sein de Spark, il y a des points de passage toutes les semaines sur l’évolution du projet et au bout de trois mois : « you ship it ». Nous vivons une révolution numérique où tout va très vite. Si au bout de trois mois, on n’arrive pas à faire un produit, il faut repartir du début. Certains restent deux ans à vivoter avec un projet pas fini, parfois parce que l’accès au financement n’est pas toujours optimal, parfois parce que le marché adressé est peut-être déjà passé.
Microsoft a soutenu l’organisation de la Fail Conference en France (évènement dédié à l’échec entrepreneurial et aux leçons à en tirer). Retrouve-t-on cette tolérance à l’échec chez Spark ?
Il vaut mieux échouer en trois mois qu’en deux ans. Un échec de deux ans finit par endormir et fatiguer. Il faut installer un rythme. Chez Microsoft, nous annonçons une nouvelle version de Windows 8 quelques mois seulement après son lancement. C’est le nouveau rythme de l’industrie. On ne peut pas dire à quelqu’un qu’il a trois ans pour réaliser son projet car ce n’est pas vrai.
Quel est le suivi des start-up une fois passés ces trois mois ?
Le succès se constate à posteriori. Si le projet est viable, il faut franchir les étapes de développement. Une fois bien armées pour affronter le marché, avec un produit et un modèle économique qui tournent, nous pouvons les mettre en relations avec nos clients et partenaires. Pour lever des fonds, nous avons des partenaires comme BTInitiatives que nous pouvons leur faire rencontrer. S’ils souhaitent prendre des locaux, nous pouvons également les aider avec Paris Développement.
Quel est l’intérêt business de Microsoft dans Spark ?
Plus la France sera gagnante dans cette nouvelle révolution industrielle, plus Microsoft sera gagnant également. Si les prochains champions du numériques sont français, cela fera de nouveaux clients et partenaires pour nous. Ensuite Microsoft a cette culture partenariale. Nous nous sommes complètement transformés pour devenir une « Cloud and Device Company ». Nous avons la nouvelle xBox qui arrive, le nouveau Windows 8, une nouvelle tablette et des téléphones qui marchent de mieux en mieux. Nous avons besoin que les meilleures innovations et idées soient sur nos plateformes. Et plus Spark va se développer, plus nous verrons les meilleurs start-up entrer ici.
Quel investissement le programme Spark représente-t-il pour Microsoft ?
Microsoft n’est pas seul à investir. Il y a également des partenaires comme Bouygues ou Intel. Notre investissement se matérialise par 6 personnes détachées ici à temps plein, 300 m² de locaux équipés, 20 experts présents de façon intermittente et l’accès à nos technologies. Potentiellement, tout cela pourrait très facilement revenir à 50 000 euros d’investissements pour une start-up.
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