Les organisations sont en mouvement permanent et cherchent toujours à améliorer leur valeur globale en travaillant sur les axes suivants : efficacité opérationnelle, croissance du chiffre d'affaires, fidélité des clients, parts de marché, satisfaction des collaborateurs, innovation produit, …
Migrer les données et les applications d’entreprise
Ces ambitions entrainent directement ou non la mise en œuvre de projets IT qui nécessitent des migrations.
De fait, les projets de la migration sont récurrents et leur gestion est quotidienne dans les organisations informatiques. Ces opérations ne sont jamais anodines et font l’objet de préparatifs et de soins conséquents représentant toujours un surcoût du point de vue budgétaire comme du point de vue des délais.
Comment migrer les données et les applications d’entreprise ?
Dans un contexte économique tendu, ces projets représentent un poste de dépenses et des risques supplémentaires. S’ils s’inscrivent dans une démarche d’amélioration continue des pratiques de gouvernance des flux de données, ils peuvent également représenter un levier de performance et de compétitivité.
On observe trois facteurs majeurs à l’origine d’une migration :
1. L’obligation exogène règlementaire ou technologique
Les évolutions des obligations réglementaires et l’obsolescence technologique des logiciels, de middleware ou d’applicatifs sont souvent à l’origine d’un grand nombre de migrations. Il s’agit dans ce contexte d’une migration de remplacement. Celle-ci se caractérise par une date butoir et inéluctable imposée aux organisations.
Par exemple, récemment en France, nous avons connu une conjonction d’évènements – arrêt d’X25, arrêt d’ETEBAC, passage au SEPA et à EBICS – qui a motivé de nombreux projets de migration.
Le fait d’imposer simultanément de telles migrations à un grand nombre d’organisations amène une pression supplémentaire sur les coûts, liée à une augmentation conjoncturelle de la demande de prestations spécifiques associées.
2. L’évolution endogène technique
S’inscrivant dans une démarche de réduction des coûts, ce type de migration se concrétise par des projets de virtualisation, consolidation de datacenters et de plates-formes, ou d’outsourcing par exemple. La problématique de migration associée peut paraître simple à priori, puisqu’elle ne modifie pas la fonction concernée; elle la déplace seulement. Néanmoins, toute modification de l’environnement informatique et des processus associés présente une difficulté, des risques et un coût associé non négligeable dus au fait que l’environnement cible est nouveau pour l’entreprise et donc mal maîtrisé par ses équipes.
3. L’évolution fonctionnelle endogène
Afin de gagner en performance, l’entreprise peut choisir de remplacer une partie de son patrimoine applicatif par de nouvelles applications couvrant un nouveau spectre fonctionnel. Cela peut concerner la migration d’outils de gestion commerciale traditionnels, vers des offres CRM dans le Cloud par exemple. La phase de migration aura un impact sur l’ensemble des acteurs de l’entreprise qui doivent changer leurs méthodes de travail au quotidien. Ce type de projets doit inclure une démarche d’accompagnement au changement.
Le poids des flux de données
Lors d’une migration du système d’information d’une organisation, les échanges de données au sein de son écosystème se trouvent également impactés. Ainsi, le lien qui synchronise 2 processus doit être migré dès lors qu’un des deux est migré ; il doit être transformé si un processus est modifié.
Les plans de migrations comportent une phase de cartographie des flux, de référencement des interfaces, d’identification des flux et données critiques, des SLAs (contrats de niveaux de services associés). Cet investissement souvent onéreux, toujours fastidieux n’est en règle générale pas pérennisé. Il est renouvelé à chaque migration, c’est-à-dire très régulièrement. Cependant, certaines organisations profitent d’un projet de migration et de cette phase impérative d’inventaire préalable, pour démarrer une stratégie de gouvernance des flux de données.
Gouverner les échanges
Une stratégie de gouvernance efficace repose sur des investissements pérennes et la mise en place de solutions à long terme pour assurer une cartographie des flux de données et leur identification, voire leur priorisation en cas de flux critiques, le référencement des interfaces et des SLAs associés. Les entreprises qui mettent en œuvre les bonnes pratiques au quotidien, pour gérer, sécuriser et superviser les flux de données, à toutes les étapes de leur cycle de vie, gagnent en réactivité et en efficacité au niveau opérationnel. Au niveau des échanges de données par exemple, les bonnes pratiques se traduiront par le suivi des échanges, l’identification des erreurs en temps réels, la création ou l’évolution d’un flux de données de façon immédiate, l’intégration rapide de nouveaux partenaires ou applications…
Une fois opérationnelle la gouvernance des flux permet d’obtenir pour chaque flux référencé, les réponses a ces questions :
– Qui participe à l’échange (utilisateur, applications) ?
– Qu’est-ce qui est échangé (données, formats, niveaux de sécurité …) ?
– Est-ce que cela se passe comme prévu (définition et suivi des SLAs, …)?
On le voit, l’intérêt dépasse largement le cadre de la migration et offre un retour sur investissement très rapide et significatif, puisque le coût supplémentaire à la dépense obligatoire est généralement faible. D’autre part, le gain consiste aussi en une amélioration des processus quotidiens et une facilitation des migrations futures.
Au final, nous ne pouvons que recommander aux directions informatiques de mettre en place à l’occasion d’une migration une gouvernance des échanges en déployant des outils, des méthodologies, des bonnes pratiques et des processus. Ainsi, les organisations pourront se doter d’une réelle compréhension des enjeux liés aux flux de données et ainsi capitaliser sur l’investissement humain et financier requis pour ce type de données.
Illustration – Axway
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