Le basculement d’un environnement téléphonique fonctionnant « sur site » vers Microsoft Phone System, hormis le problème de résilience, soulève la question de savoir si les sites distants sont en mesure de véhiculer assez rapidement des données « temps réel » (Voix et Vidéo) pour offrir une qualité satisfaisante aux utilisateurs de la téléphonie Teams.
Microsoft Teams Phone System : faut-il avoir peur pour son réseau ?
Pour rappel, et pour avoir des éléments de comparaison avec ce que vous pourriez relever, Microsoft donne des chiffres assez précis sur les prérequis en matière d’acheminement de données « temps réel ». Reste maintenant à savoir comment les mesurer efficacement pour déterminer l’éligibilité de vos sites à l’environnement Teams Phone System
Les prérequis officiels fournis par Microsoft
Microsoft dans son article https://docs.microsoft.com/en-us/microsoftteams/prepare-network fournit des éléments de configuration qui invite les administrateurs et l’on peut s’en douter, à avoir le chemin le plus direct possible entre ce qu’ils appellent le Edge client et le point de services Microsoft. Pour résumer, il convient d’éviter si possible tous les éléments de sécurité entre ces deux points dans le but de fluidifier les communications.
Dans certaines entreprises c’est effectivement plus facile à dire qu’à faire. Mais revenons au sujet principal : Les prérequis réseaux pour Microsoft Teams Phone System.
Une des premières préoccupations doit être la prise en compte des capacités de transport.
- Capacité de transport
Pour faire une analogie avec les transports en commun, les personnes que vous allez devoir transporter sont beaucoup plus nombreuses et de surcroît, elles sont extrêmement pressées d’arriver à destination.
L’éditeur américain fournit le volume de données des bandes passantes unitaires pour chaque type de conversation. (Audio vidéo, partage d’écran etc.). Ces volumes de données seront donc à multiplier par le nombre d’appels simultanés maximal pour chaque type d’appel afin de déterminer la bande passante requise.
Si vous disposez d’un service sur site effectuant déjà ce type d’appel, il est probable, du moins je vous le souhaite, que vous disposiez d’un outil de statistiques qui vous permettra d’estimer le nombre d’appels simultanés maximal. Dans l’environnement Skype, l’outil de reporting est largement suffisant pour estimer ce type d’activité.
Dans le cas contraire, malheureusement l’approximation sera de rigueur. Normalement le pourcentage du nombre d’appels simultanés est faible par rapport au nombre d’utilisateurs. Mais là encore, tout dépend de leurs activités. Un service client n’aura pas le même nombre d’appels simultanés qu’un bureau d’étude par exemple. A vous de mener l’enquête.
Une des démarches possibles concernant ces capacités de transport, est de demander à vos fournisseurs d’accès Internet le taux d’utilisation actuel (en pic) de vos tronçons qui relient les utilisateurs finaux à Internet. La plupart des fournisseurs Internet devraient être en mesure de vous fournir ces informations, et si en plus, ils peuvent vous donner des informations concernant la latence et la gigue alors là c’est le début du bonheur 😉
Microsoft fournit un outil de modélisation (Network planner) intéressant qui permet d’estimer le surplus de capacité de transport dû à l’utilisation des flux Teams. Anciennement disponible sous Excel celui-ci est désormais en ligne. La documentation est ici : https://docs.microsoft.com/en-us/microsoftteams/network-planner
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- Conditions de transport
Vous l’aurez compris, la notion de bande passante est un élément parmi d’autres car, lorsque l’on parle de transport de données temps réel, la notion de latence, de gigue, et de % de perte de paquets vont rentrer en jeu. Des bonnes conditions de transport sont donc primordiales pour garantir à vos utilisateurs que leurs voix ne seront pas déformées voir inaudibles. C’est d’autant plus important que chaque utilisateur migré va systématiquement être en mesure de comparer la qualité audio qu’il avait dans l’ancien environnement et celui dont il dispose. Dès les premiers appels il va comparer. Mieux vaut pour vous qu’il soit agréablement surpris et pas l’inverse.
Microsoft est très clair sur ces conditions de transport et fournit les informations suivantes : je cite :
« La qualité des médias en temps réel (audio, vidéo et partage d’applications) sur IP est grandement affectée par la qualité de la connectivité réseau de bout en bout. Pour une qualité optimale des médias de Teams ou de Skype for Business, votre réseau doit respecter les critères de performance suivants. »
Ce n’est pas aux personnes habitant en banlieue se rendant chaque jour dans les métropoles en transports en commun, que je vais apprendre que les conditions de transport peuvent varier. Par conséquent, la difficulté ici n’est pas tant de mesurer à un instant précis le respect de ses valeurs, même si pour certaines d’entre elles un simple ping ne vous suffira pas, mais d’être en mesure de garantir que durant toute la journée de travail celles-ci seront respectées.
La solution pour être en mesure de connaitre ces valeurs sur vos différents segments de réseau, est forcément du coté opérateur sauf si vous disposez d’outils de gestion de réseaux étendus spécifiques.
Je vous conseille fortement la lecture de ce document : Quality of Experience Review Guide qui détaille des éléments clefs liés à la qualité audio réelle, et perceptible.
D’autre part, votre expérience utilisateur de banlieusard peut changer du tout au tout si vous avez la chance d’être assis confortablement avec votre casque doté d’annulation de bruit et votre portable, ou si au contraire vous devez rester debout pendant plus d’une heure à contempler la lassitude et l’exaspération de vos contemporains.
Avec Teams Phone System c’est exactement la même chose. L’équipement est primordial pour la qualité de vos appels qu’il soit audio ou vidéo. Utilisez toujours des dispositifs certifiés Skype ou Teams comme ce que vous pouvez trouver chez Poly, Jabra Yealink, Audiocode ou Sennheiser.
Par où commencer ?
- La première chose à faire :
utiliser le network planner pour déterminer l’impact sur la capacité de transport. Cet outil de modélisation vous aidera à vous poser certaines bonnes questions.
- La seconde chose à faire :
vous rapprocher de vos opérateurs télécom pour connaître les conditions d’utilisation de vos interconnexions
- La troisième chose à faire :
si vous en disposez, est d’étudier les rapports d’utilisation de vos systèmes de communication que vous allez remplacer (Skype On Prem, Cisco call Manager, Avaya). Plus vous aurez d’informations pertinentes, plus vos calculs de bandes passantes seront ajustés.
Rassurez-vous dans tous les cas, vos calculs seront approximatifs car ils se baseront sur l’observation sur une période donnée des usages de vos collaborateurs. Usages qui vont varier indubitablement compte tenu des nouveaux moyens que vous allez leur offrir. Ceci étant dit, Teams est une solution résistante et les efforts réalisés par Microsoft à l’échelle planétaire sur leurs infrastructures, permet dans la plupart des cas, d’envisager sereinement (mais avec précautions) la migration vers Phone System.
A vos tableaux Excel donc.