La pandémie du Covid-19 est désormais (presque) derrière nous et les modes de travail ont été complètement bouleversés. Contraintes de devoir se réinventer, les entreprises ont revu leur vision du télétravail et les plans de départs volontaires se sont faits d’autant plus nombreux depuis ces deux dernières années…
Les prestations intellectuelles : un marché tendu et réglementé
Anaïs Goutard, Chef de projet consolidation · mc2i et Vincent Terrier, Directeur financier, Directeur des Fonctions Finance, Immobilier et Achats · mc2i, partagent leurs expertises sur le sujet.
En effet, très en vogue, le plan de départs volontaires semble avoir remplacé les plans sociaux économiques d’il y a quelques années. Air France, Altran Technologies, PSA, Renault, SFR, France Télévision… de nombreux secteurs semblent en user.
Le plan de départs volontaires pourrait presque faire oublier, par son nom, qu’il est l’objet, ni plus ni moins, de suppressions de postes qui se traduisent très généralement par un licenciement économique et la nécessité de mettre en place un plan social. Alors comment font toutes ces entreprises pour assurer l’activité qui, elle, ne décroît pas ?
Le recours à des prestataires externes
Mis à part quelques grandes entreprises qui ont construit leurs propres équipes de consultants internes, une entreprise peut faire appel à un consultant externe. Ce dernier apporte alors une prestation de services intellectuels en livrant des recommandations en vue d’améliorer la performance ou le fonctionnement de l’entreprise. Il peut également compléter cette prestation de conseil par un accompagnement dans la mise en œuvre opérationnelle.
En dehors de certains thèmes très réglementés – c’est le cas du conseil juridique par exemple – et du coaching, les prestataires externes sont multiples : en effet, le conseil peut porter sur des domaines aussi variés que la finance, la comptabilité, la stratégie d’entreprise, la logistique, le marketing, les ressources humaines, la conformité, les systèmes d’information et bien d’autres encore.
Et c’est d’ailleurs le conseil en systèmes d’informations qui connaît une recrudescence des demandes ces dernières années. La crise sanitaire s’est traduite par une course à la transformation numérique des entreprises. Depuis mi-2021, le secteur connaît une très forte croissance avec une hausse importante de la demande des clients qui ont besoin de compétences dans le conseil, l’informatique et le digital au sens large. Cela représente plusieurs dizaines de milliers d’emplois non pourvus dans le numérique par manque de profils internes formés.
En effet, le recours à un cabinet de conseil ou à un indépendant, et plus largement à des prestataires externes, traduit généralement une volonté ou une obligation de changement et les raisons du recours à une mission de conseil ne sont ainsi pas toutes vertueuses… Par exemple, une mission de conseil peut permettre de pallier un manque de compétences ponctuel en interne. Au lieu d’embaucher à prix fort un expert qui ne saura être occupé à 100%, il est possible de recourir à un ou des talents externes.
Une mission de conseil peut également permettre d’obtenir une vision externe, plus objective, grâce au recul du consultant qui aura une vision des entreprises de son secteur et pourra ainsi conforter une décision par une analyse objective ou, bien au contraire, amener des solutions nouvelles, des idées créatives. Enfin, une mission de conseil peut répondre à une nécessité de confidentialité : c’est le cas par exemple des opérations de fusions/acquisitions ou des plans de licenciement.
De manière générale, une mission de conseil vient souvent pallier un manque de ressources en interne et, comme évoqué en introduction, si les plans de départ volontaires se sont faits plus nombreux ces dernières années, le recours à des prestataires externes a connu un véritable accroissement des demandes. L’entreprise peut alors bénéficier d’une expertise précise et disponible au moment souhaité tout en s’affranchissant des contraintes de l’interne (charges patronales, disponibilité des métiers, gestion du personnel…).
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Le marché tendu des prestations intellectuelles
C’est ainsi que depuis mi-2021, le marché des prestations intellectuelles et notamment les métiers de la stratégie et de la transformation digitale connaît une véritable hausse (+150% des demandes en 1 an). Si au début de l’année 2021, le marché avait retrouvé un équilibre où le nombre de profils disponibles équivalait au nombre de besoins des entreprises, ce n’est plus du tout le cas depuis mi-2021. Durant le troisième trimestre, il a été constaté un retour d’instabilité du marché dû au déficit des profils disponibles. Les entreprises se battent pour obtenir des profils, bien souvent experts sur certains outils ou certaines technologies et avec un certain niveau de séniorité et les cabinets de conseil, quant à eux, se battent pour conserver leurs profils là où la concurrence se fait rude.
En effet, à la suite d’une augmentation des besoins des entreprises au second trimestre et une chute des profils disponibles au troisième trimestre, le marché était relativement tendu en fin d’année 2021. Durant le quatrième trimestre, il est en revanche constaté une hausse de près de 30% des profils disponibles. C’est d’ailleurs ce qui va permettre la baisse de tension fin 2021 et un retour vers une situation un peu plus équilibrée.
Vincent Terrier
Côté technologies, les prestataires sollicités ne sont plus tout à fait les mêmes. La répartition des expertises technologiques est beaucoup plus homogène qu’avant : si en 2017, JAVA représentait plus d’un dixième des demandes, en 2021 cet outil ne représente plus que 4% de l’ensemble des demandes. Ceci s’explique notamment par la diversification des expertises technologiques demandées, au regard de la multiplication des projets de tous types engrangés par la crise.
La hausse rapide des sollicitations – résultant d’une course à la transformation numérique des entreprises – a également eu un impact sur les prix qui connaissent une croissance de +7% sur 2021. Ce qui s’explique notamment par la quantité des profils recherchés qui ne sont pour l’instant pas à la hauteur des demandes d’entreprises.
Mais alors comment font toutes ces entreprises solliciteuses pour trouver leurs talents et comment réussissent-elles à gérer cette nouvelle activité ?
Les plateformes semblent être désormais le nouvel outil incontournable pour piloter ses achats. Depuis quelques années, le nombre de plateformes se multiplie et présente l’avantage de centraliser tous les talents disponibles. Elles donnent un accès au marché dans sa globalité et permettent aux Directions Achats de sécuriser et simplifier leurs processus internes. En effet, ces plateformes permettent de croiser les données entre compétences disponibles et besoins du client : elles deviennent ainsi un guichet unique.
Et la question se pose de l’usage de l’Intelligence Artificielle (IA) dans la stratégie d’achats de ces plateformes : et pourquoi pas ? Grâce à la mise en place d’algorithmes de sourcing / scoring, l’IA pourrait permettre de cibler encore plus rapidement les meilleurs profils selon différents critères : un moyen donc d’accélérer encore davantage la recherche de talents. Les acheteurs y voient un certain nombre d’avantages puisqu’elle permettrait alors de consolider et maîtriser les dépenses mais également d’optimiser et automatiser certaines de leurs tâches du quotidien.
Et puis, il y a le cas des marchés publics… En moins de dix ans, l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics) s’est positionnée comme un acteur clé en matière de transformation numérique. Elle est devenue un canal commercial et relationnel plébiscité par des millions de personnes. Simplifiant la commande publique, elle garantit aux entreprises des marchés publics un accès immédiat à plus d’un million de références.
L’UGAP offre la possibilité à ses clients de gagner en autonomie en leur permettant de réaliser leurs devis directement en ligne, sur l’ensemble des offres qu’ils souhaitent et de piloter leurs achats, analyser leurs dépenses etc. via des tableaux de bord conçus sur mesure. L’UGAP se place ainsi comme un véritable facilitateur de la commande de prestations intellectuelles, au service d’une meilleure rapidité d’exécution et d’une performance économique accrue.
Et si cette même centrale d’achat nationale s’étendait au secteur privé ? Une chose est certaine : dans un monde de plus en plus digitalisé, les acheteurs de prestations intellectuelles n’ont pas fini de se réinventer pour dénicher les talents et compétences nécessaires aux projets de leurs entreprises !
Sources
https://acteurspublics.fr/articles/une-circulaire-pour-encadrer-le-recours-aux-cabinets-de-conseil
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