Microsoft exprime depuis longtemps le désir de conserver une base de code commune à ses systèmes d’exploitation. Pour le moment, l’éditeur gère trois jeux de code : Windows NT, Windows 9x et Windows CE. Si ces trois OS partagent un modèle de programmation commun, leur code est néanmoins très différent.Lorsque la recherche sur le génome humain aura atteint ses objectifs, on possèdera une cartographie complète de la structure génétique de la race humaine. Malgré l’incroyable complexité de cette tâche, nous savons déjà que les humains partagent un pourcentage important de leurs gènes avec d’autres mammifères – en fait nous partageons plus de 90 pour cent de notre matériel génétique avec la famille des grands singes. Mais étant donné les différences entre les singes et les hommes, il est parfaitement évident que les différences comptent plus que les similitudes.
Les administrateurs veulent-ils d’un code réellement commun ?
Microsoft souhaite depuis longtemps exploiter une base de code commune pour sa
famille de produits Windows. Actuellement, il existe gère trois jeux de code très
différents : Windows NT, Windows 9x et Windows CE. Win32, le modèle de programmation,
est certes commun aux 3 OS, mais leur code est néanmoins très différent. Les diverses
plates-formes Windows NT existantes (NT Server, NT Workstation, NT Server Enterprise
Edition et Embedded NT) répondent, quant à elles, à cet objectif cher à Microsoft
d’une base de code commune.
Les seules différences réelles entre ces plates-formes tiennent à la manière dont
Microsoft optimise le code, aux applications offertes, et, pour ce qui est de
Embedded NT, aux DLL ajoutées par Microsoft pour lui permettre de fonctionner
dans un environnement spécifique. La version Terminal Server de Windows NT est
un cas à part. En raison de l’ascendance de Terminal Server, les composants système
de base utilisent pour la plupart une base de code différente. Toutefois, Windows
2000 comportera des services de terminaux au sein de l’OS serveur de base.
Personne ne s’imagine que NT et Windows CE puissent jamais partager une base de
code commune
Cela dit, personne ne s’imagine que NT et Windows CE puissent jamais partager
une base de code commune. Les marchés ciblés par les deux produits sont très différents
(à l’exception d’un léger empiètement de Embedded NT sur certains devices) et
Microsoft n’a guère de raison de vouloir créer ces produits très différents à
partir du même code.
Quant à Win9x, tout ce qu’on peut espérer c’est qu’à la longue le besoin de supporter
des applications existantes adressant directement le matériel diminuera. Les éditeurs
de jeux peuvent très bien décider d’opter pour une future version de DirectX comme
plate-forme de prédilection pour le développement des jeux et supprimer du même
coup l’une des principales raisons pour lesquelles Win9x demeure une force sur
le marché grand public.
Quoiqu’il en soit, Microsoft n’accordera probablement plus d’investissement important
au développement à venir de Win9x.Pour Microsoft, en matière d’OS d’entreprise,
l’avenir s’appelle Windows 2000 et NT.
Microsoft a annoncé cinq versions de Windows 2000 basées sur le même code : Windows
2000 Datacenter Server, Windows 2000 Advanced Server, Windows 2000 Server, Windows
2000 Professional et une version 64 bits de Windows 2000. L’éditeur ne prévoirait
pas de sortir autant de versions de la même base de code sans l’existence de marchés
pour des versions de l’OS dotées de fonctions différentes. Cela dit, il convient
d’y regarder à deux fois : la totalité du code et des fonctions de la version
la moins puissante de l’OS montera à la version suivante, de Windows 2000 Pro
à Datacenter.
Dans la plupart des cas, les fonctions et les optimisations de performances des
serveurs diffèrent de celles des stations de travail. Aussi, que faut-il penser
du code, spécifique à la station de travail, qui est inclus dans les versions
serveur de l’OS ?Lorsqu’on parcourt l’histoire des réseaux de PC, force est de
constater que les serveurs n’ont pas vraiment besoin d’une interface graphique
clinquante et de tous ses bagages.
NetWare n’en a jamais eu sur la console du serveur. Et dans la version originale
d’OS/2 LAN Manager, 3Com a supprimé l’interface d’OS/2, n’utilisant que des outils
de lignes de commande en mode texte pour gérer le serveur. Les éditeurs de serveurs
UNIX ont tendance à préférer des contrôles par lignes de commande, même s’ils
commencent à proposer des frontaux graphiques pour les applications d’administration
les plus communes. Dans le monde des grands serveurs, si vous demandez si un serveur
a besoin d’une interface graphique, on risque de vous répondre » Qu’est-ce que
c’est ? »
Les serveurs n’ont pas vraiment besoin d’une interface graphique clinquante et
de tous ses bagages
Je ne dis pas que les interfaces graphiques sont nécessairement une mauvaise chose.
L’interface de Windows NT et les outils graphiques d’administration sont certainement
plus faciles à utiliser que les outils de lignes de commande UNIX. Microsoft a
travaillé à l’interface de Windows 2000 en grande partie pour permettre aux utilisateurs
novices de naviguer et de manipuler le système plus facilement. Mais les améliorations
de convivialité ne sont pas un argument de vente pour l’administrateur exécutant
Windows 2000 Datacenter ou Advanced Server.
Or si l’on n’est pas obligé d’installer les jeux et les applications multimédia
qui accompagnent Windows, en revanche on ne peut pas ne pas installer l’interface
utilisateur.A sa sortie, le SP4 de NT 4.0 avait besoin d’Internet Explorer 4.01
pour s’installer. Cette obligation provoqua une réaction de la part des administrateurs
NT qui ne voulaient pas être obligés d’installer un navigateur Web sur leurs serveurs,
d’autant que ledit navigateur remplaçait plusieurs DLL système en s’installant.
Lors de la sortie de SP5 au début de l’année, l’obligation d’installer le browser
Web avait disparu : Microsoft avait tenu compte des plaintes des administrateurs
et su réagi en conséquence. Le problème des service packs est de n’offrir aucune
granularité : on ne peut pas n’en installer qu’une partie (bien que l’on ait cette
possibilité avec les inévitables correctifs).
De plus les administrateurs chargés de la maintenance des serveurs ne veulent
pas corriger du code qui n’affecterait que les utilisateurs des stations de travail.
» Quand y’a pas de casse, faut pas réparer » dit l’adage dont se réclament beaucoup
d’administrateurs système. Personne n’a envie de toucher à un système stable et
qui tourne bien, pourtant beaucoup de progiciels exigent l’installation préalable
d’un service pack NT spécifique.
Les serveurs assurant d’autres fonctions que les simples services de fichiers
et d’impression de base aggravent les problèmes de mise à niveau. Au fur et à
mesure que les applications et les environnements gagnent en complexité, ils sont
d’autant plus sensibles aux modifications apportées au niveau du système.Pour
Windows 2000 Advanced Server et Server, l’interface et le code de Windows 2000
Pro ne devraient pas poser beaucoup de problèmes. Mais Microsoft n’est pas sorti
des difficultés, parce que Windows 2000 Datacenter a besoin, lui, de jouer dans
la cour des grands, celle des ordinateurs midrange et des mainframes. Et dans
ce monde-là , il n’est pas question d’admettre un écran bleu.
J’ai parlé de ces problèmes avec l’équipe de Windows 2000 Server chez Microsoft,
mais l’interface n’est pas de leur ressort. Pour l’instant, l’équipe serveur doit
réaliser tout ce que l’équipe PC juge nécessaire pour améliorer la pratique de
l’utilisateur final.
Le moment est venu de porter un coup fatal à l’argument en faveur d’une base
de code commune à 100 pour cent
Je pense que le moment est venu de porter un coup fatal à l’argument en faveur
d’une base de code commune à 100 pour cent. Certes j’admets que Microsoft est
obligé de dériver la majorité des éléments fondamentaux d’une base de code commune,
mais les équipes développant les produits destinés à des segments de marché devraient
contrôler les améliorations (ou les » dés-améliorations « ) nécessaires à ces marchés
spécifiques. Etant donné l’intégration étroite de l’interface avec les applications
dans l’environnement Windows, il ne sera pas simple de séparer les composants
indispensables.
Quoiqu’il en soit, avec Embedded NT 4.0 (et son prochain descendant Windows 2000),
Microsoft s’est montré capable de sélectionner et de choisir des éléments de l’OS
pour une application spécifique. Il est encore temps d’exclure de Datacenter certaines
améliorations de l’utilisation de Windows 2000. Les administrateurs n’en ont pas
besoin et n’en veulent pas et il ne faudrait pas qu’elles risquent de faire obstacle
à une adoption généralisée.
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