La fédération InfraNum formule Trente Propositions pour une France Connectée et Durable. Après concertation et réflexion, les membres tracent les enjeux des infrastructures numériques pour le quinquennat à venir.
Les 30 propositions pour une France connectée et durable
Cohésion et résilience
Le premier enjeu pour InfraNum est d’assurer l’atteinte de la société du Gigabit d’ici 2025. Les enjeux de pérennité et de résilience des réseaux dans un contexte de bascule du réseau cuivre vers des réseaux en fibre optique, seront structurants.
Une France connectée et durable
La fédération s’engage pour le développement de projets de territoires connectés (smart territoires) au service de la transition environnementale. La France a l’opportunité de rester pionnière et souveraine en matière d’innovation territoriale, y compris dans les zones rurales.
Infrastructures et compétitivité
Si la France figure en tête des déploiements de fibre optique en Europe, les entreprises françaises sont encore faiblement numérisées. La réindustrialisation est un chantier majeur de l’après-crise sanitaire, mais les perspectives de modernisation de ce secteur sont largement inexploitées (industrie 4.0). En lien avec les travaux menés au sein du Comité stratégique de filière (CSF Infrastructures numériques), la 5G apparait comme une véritable technologie de rupture qui ouvre de nouvelles perspectives pour l’industrie.
Les 30 propositions
La fédération InfraNum est engagée au service de territoires plus inclusifs, plus durables, plus attractifs et évidemment plus connectés. Voici un résumé des 30 propositions de Infranum :
- Anticiper le raccordement en fibre des constructions neuves
en veillant à ce que le promoteur identifie l’opérateur d’immeuble en fibre optique en amont de l’obtention du permis de construire ou du permis d’aménager lors de la consultation des tiers
- Etendre l’avis consultatif de l’ABF au déploiement de la fibre optique
dans les territoires afin de permettre aux opérateurs d’infrastructure d’installer plus vite les équipements nécessaires au raccordement des foyers
- Pour accélérer le raccordement des immeubles, le délai laissé aux propriétaires pour formuler leurs observations devrait être de 2 mois maximum
et non d’au moins 2 mois. Il conviendrait également de passer de 12 à 3 mois le délai dans lequel les assemblées générales seraient amenées à statuer sur la proposition de desserte de l’immeuble
- Établir d’ici fin 2022 un plan d’action concerté pour résoudre les points de blocage identifiés
par l’étude relative aux raccordements complexes réalisée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires et la Direction générale des entreprises
- Abonder significativement l’enveloppe de l’appel à projets dédiée aux raccordements complexes
en fixant le niveau de participation de l’État à hauteur de 50% des surcoûts observés
- Constituer un mécanisme ou un véhicule financier ad-hoc, articulé avec les crédits mobilisés
dans le cadre de l’appel à projets précité, qui pourrait assurer durablement le financement, la réalisation et la maintenance de génie civil nécessaire à la réalisation des raccordements et des extensions de réseaux lorsque les infrastructures d’accueil ne sont pas mobilisables
- Réviser le guichet « cohésion numérique »
en relevant le seuil de débit exigé à 30 Mbit/s (très haut débit), prolonger son ouverture jusqu’au 31 décembre 2025 a minima
- Organiser un Grenelle de la résilience et de la souveraineté des infrastructures numériques
à l’aune de la décentralisation des réseaux
- Mettre en place les mécanismes financiers pérennes
reconnaissant la diversité des contextes d’exploitation pour assurer l’économie de long terme des réseaux en zone rurale
- Bâtir une stratégie de souveraineté numérique transversale à l’échelle nationale et européenne
intégrant les enjeux liés aux infrastructures numériques et faisant de la commande publique un véritable levier de souveraineté
- Abonder rapidement l’appel à projets « territoires intelligents et durables »
afin de porter les crédits alloués à 100 M€ et permettre le soutien de l’ensemble des dossiers éligibles déposés
- Inclure dans les dispositifs d’accompagnement des initiatives publiques un volet numérique dédié au développement des territoires durables et connectés
- Créer un ministère du Numérique de plein exercice
auquel serait rattaché un comité de pilotage interministériel doté d’un fonds durablement abondé de soutien à certains usages clés des territoires
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- Prévoir un volet territorial à la feuille de route numérique et environnement
qui pourrait coordonner les différents dispositifs existants
- Lancer une stratégie d’accélération numérique et environnement
qui offrirait les moyens de mettre en œuvre efficacement la feuille de route éponyme
- Généraliser la mise en place de projets de territoires durables et connectés
en constituant une mission dédiée chargée d’accompagner et de soutenir financièrement et en ingénierie les collectivités candidates
- Prévoir une aide financière de 2 000€ pour permettre l’accès à la fibre pour les TPE/PME
en cas de difficultés avérées de raccordement dans les territoires les plus isolés
- Simplifier l’utilisation des infrastructures existantes
pour faciliter le déploiement de la fibre dédiée pour les entreprises et veiller à l’éligibilité des entreprises dans les différentes zones de déploiement
- Mettre à la disposition des entreprises des “kits de survie” sur les sujets numériques
incluant des dispositifs de cybersécurité et de visibilité en ligne souverains
- Renforcer la lisibilité des dispositifs d’accompagnement existant
conduire un plan national de sensibilisation et de formation aux outils numériques pour les TPE et PME et déployer des « conseillers numériques » dédiés aux entreprises, en lien avec les chambres consulaires et les organisations patronales (CCI, chambres des métiers, …)
- Etablir les modalités techniques et financières permettant de développer les usages innovants de la 5G
en concertation avec l’ensemble des acteurs de la filière et au bénéfice des industriels et des territoires
- Renforcer le plan d’accompagnement Industrie 4.0
en lien avec les besoins des industriels et de leurs organisations professionnelles et pour moderniser nos sites industriels par le recours à la 5G privée
- Identifier la filière française comme un fleuron de l’industrie française
Un accompagnement d’autant plus fort de la diplomatie économique peut permettre à la France de concurrencer la Chine ou les États-Unis dans la construction d’infrastructures numériques et l’offre française pour la ville durable. L’étendard French Fab, peu connu en dehors de la France, doit voir ses moyens augmentés
- Renforcer identification/visibilité de la filière auprès des décideurs/bailleurs nationaux et internationaux
en jouant un rôle clé dans le programme européen D4D (Digital For Development) et du programme Global Gateway
- Accorder une priorisation des financements publics français et européens en faveur des projets d’infrastructures numériques
faciliter l’accès aux dispositifs de cautionnement des échanges internationaux (de type COFACE) pour les entreprises françaises
- Poursuivre et amplifier la mise en œuvre de l’EDEC « infrastructures numériques »
- Renforcer les actions soutenant la féminisation des professions du numérique
- Mettre en place un dispositif simplifié, sous contrôle de l‘OPCO
offrant des modules de formation complémentaires pour l’accès à de nouveaux métiers
- Renforcer les formations en alternance permettant une gestion prévisionnelle des emplois et compétences sur le secteur des infrastructures numériques (GPEC)
- Renforcer et diversifier l’offre de formation relative aux infrastructures et services numériques
à destination des collectivités territoriales et de l’État, le cas échéant en encourageant les partenariats entre organismes de formation des agents publics et la filière industrielle
Créée fin 2012 pour accompagner le Plan France Très Haut Débit, la fédération InfraNum regroupe plus de 200 entreprises représentatives de l’ensemble des métiers de la filière des Infrastructures du numérique (bureaux d’études, opérateurs, intégrateurs, équipementiers, fournisseurs de services, etc.). InfraNum est membre fondateur du Comité Stratégique de Filière « Infrastructures numériques » signé par le gouvernement en décembre 2019.