Il semble évident que les PC sont là pour toujours. Pourtant, on peut en douter. Lors du dernier Comdex, en voyant les derniers PC les plus puissants, il était étonnant de voir combien les nouveaux PC ressemblent à ceux des années précédentes, y compris les premiers PC de 1981.Bien que l'industrie du PC donne l'image d'un marché en constante innovation, cette image est une illusion. Il stagne dans bien des domaines et cette stagnation pourrait bien annoncer de nombreux changements. Entre 1981 et 1987, les PC ont connu une évolution très rapide, passant de processeurs hybrides 8-bit et des 8088 16-bit aux processeurs 80386 pures 32-bit ; d'un affichage purement textuel à VGA ; et du stockage sur des disquettes de 160 Ko au disques durs généralisés et aux disquettes 3,5" de 1,44 Mo. Mais bien peu de choses ont changé depuis 1987. La disquette standard est toujours de 1,44 Mo et VGA est toujours la base de l'affichage vidéo. Les processeurs Intel à l'état de l'art(les Pentiums III) sont des 386 gonflés avec un jeu d'instruction amélioré. Intel a lancé les 386 32-bit en 1985 et, 15 ans plus tard, on attend toujours le processeur 64-bit que le fondeur avait promis avec la puce Itanium, (anciennement connue sous le nom de code Merced). Les vitesses d'horloge des processeurs ont certes augmenté considérablement, en apparence, mais en fait les apparences sont trompeuses. La vitesse d'horloge externe du 80386 atteignait 33 Mhz il y a 10 ans environ et le Pentium III, prétendument cadencé à 500 Mhz, n'offre en fait qu'une vitesse d'horloge externe de 100 Mhz, soit trois fois plus seulement.
Le PC doit-il faire sa révolution ?
Ce rythme d’innovation réduit n’est pas entièrement la faute d’Intel. Lorsque l’on conçoit une nouvelle génération de processeurs, le plus important n’est pas la d’augmenter la vitesse, d’élargir les routes qu’empruntent les données ou de muscler le jeu d’instructions, c’est la compatibilité ascendante. Le fait de devoir assurer la compatibilité ascendante limite les possibilités d’innovations d’Intel de façon croissante au fil des ans.
Etre prisonnier de succès passés n’est pas un phénomène nouveau dans l’industrie informatique. Par exemple, ce scénario a frappé IBM terriblement dans les années 70 lorsque la gamme 360/370/390 de mainframes était si appréciée, qu’IBM n’osait pas la faire trop évoluer entre les modèles, à part pour augmenter la puissance et la vitesse des CPU. Mais IBM a réalisé que, si elle continuait à faire toujours la même chose (créer des musées de plus en plus rapides pour du code écrit des années auparavant), la société se limitait à une part de marché qui n’irait qu’en diminuant. C’est ainsi qu’IBM a lancé le projet Future Systems, censé créer une architecture de processeurs nettement supérieure, au prix d’une non compatibilité avec l’existant. La réponse des clients a été unanime : » Non, merci ! « , refusant un système meilleur mais incompatible. Le projet Future Systems a donc été abandonné.
Mais cette histoire a un » happy end « . IBM a réactivé, sur un autre marché, le projet Future Systems avec les minis systèmes IBM 3x et AS/400 dont on connaît le succès. IBM s’est en fait créé un nouveau marché dans les PME avec cette autre architecture. Les entreprises qui ont actuellement des AS/400 (notamment bon nombre qui avaient refusé les Future Systems) n’auraient pas ces ordinateurs aujourd’hui si IBM avait simplement tenté de faire évoluer ses mainframes en AS/400. Big Blue a dû créer l’AS/400 par une révolution, pas par évolution.
Le standard de PC Intel a tout autant apporté aux utilisateurs de bureau que les l’architecture 360/370/390 a apporté à la gestion des entreprises. Pourtant, ce standard limite aujourd’hui les possibilités d’innovations sur le poste de travail. Nous pourrions bientôt si mal ressentir ces limites, que nous serions prêts à accepter le coût et les embêtements liés à l’acceptation d’une autre plate-forme – une révolution au lieu d’une évolution.
Suggérer que les jours des PC sont comptés peut paraître aberrant aujourd’hui, mais les changements surviennent très vite sur ce marché. Internet est passé des mains des chercheurs initiés aux mains du plus large public et un temps record. Et puis, 3com a vendu beaucoup de Palm Pilots récemment…
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