In The Business ouvrait ses portes ce mardi au Parc des expositions de la porte de Versailles. 5 000 visiteurs étaient attendus pour la deuxième édition de ce salon dédié aux dernières tendances de l’informatique d’entreprise.
Et comme souvent, le cloud était sur toutes les lèvres.
Mardi après-midi, pour la table ronde d’ouverture, une question d’envergure est posée. Le cloud computing est volontiers présenté comme la solution idéale pour réduire les coûts. Mais les entreprises peuvent-elles s’offrir cette économie ? La formulation peut paraître paradoxale mais l’interrogation est essentielle pour nombre de DSI dès qu’on parle en termes de disponibilité. Les infrastructures nécessaires à cette continuité des services ne semblent pas à la portée de la première PME venue. Beaucoup d’interrogations subsistent quant à la sécurité. Un panel de dirigeants d’IBM, HP, VMware, Claranet, Ikoula et Akamai a tenté de répondre à ces questionnements.
Définir les besoins
« L’accès au cloud computing est assez simple », débute Philippe Jarre, Directeur général Services chez IBM France. « Mais les applications les plus critiques ne passeront pas en mode cloud immédiatement », tempère-t-il d’entrée de jeu. Une telle application critique dont la disponibilité devrait être de 99,999 %, soit environ cinq minutes par an de rupture de service, nécessite un budget en conséquence.
Chaque entreprise va donc devoir définir les besoins de disponibilité pour ses applications puisqu’il n’existe pas, selon le panel réuni autour de cette table ronde, de norme adaptée à la situation de chacun. A la question est-ce que les entreprises peuvent-elles toutes accéder à la haute disponibilité, les dirigeants répondent donc qu’elles n’en ont en réalité pas toutes besoin. Et il s’agit là davantage d’une question de nature des services applicatifs que de taille de l’entreprise. « Une entreprise qui gère des flux d’argent au niveau mondial par exemple aura besoin de cette haute disponibilité », confirme Michel Isnard, Directeur Commercial Global Accounts pour HP. « Il ne sert à rien de dépenser trop pour un niveau de disponibilité inutile », confirme Olivier Beaudet, Président de Claranet.
Dans tous les cas, le mètre étalon c’est le Service Level Agreement, qui va cadrer avec précision les services auxquels a droit le client. « Regardez les critères de réversibilité », souligne Philippe Jarre, qui préconise de signer pour deux ou trois ans avec un prestataire. L’évolution technologique fait que ces prestations vont être amenées à évoluer. Les entreprises doivent donc s’assurer de pouvoir faire appel à une autre société en gardant la main sur leurs données.
« Les acteurs qui ne sont pas en mode cloud vont disparaître »
Les responsables semblent finalement unanimes pour dire que les grandes promesses de l’informatique en nuage, flexibilité et réduction des coûts, sont tenues. Reste qu’il est difficile pour une entreprise qui voudrait lancer un projet de cloud computing d’y voir clair dans la multiplication des offres. « Le label cloud recouvre plusieurs définitions et plusieurs offres pour chacune d’entre elles. Cela peut créer des confusions dans l’esprit d’un certain nombre de décideurs », reconnaît Olivier Beaudet. Michel Isnard préfère botter en touche. « Chaque opérateur a ses spécificités issues de sa propriété intellectuelle. C’est difficile de comparer des idées. L’important est d’être le plus à l’écoute possible de son client ».
Et le nombre de services proposés va aller crescendo au fil des prochains mois, à mesure que le cloud s’imposera comme la nouvelle norme. « Dans cinq ans, les acteurs qui ne sont pas en mode cloud vont disparaître », prédit Philippe Jarre.
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