Dans le cadre de l’événement IBM Business Connect 2015, où Watson était à l’honneur, Nicolas Sekkaki, Président d’IBM France revient lors d’un point presse sur les tendances du marché et la stratégie qu’il entend mener en France.
IBM Watson arrive en France
Nicolas Sekkaki a pris ses fonctions en juillet dernier à la tête d’IBM France, occasion pour lui d’afficher aujourd’hui ses ambitions pour la filiale française. Avec 9000 collaborateurs en France, 700 dans la R&D, des objectifs fortement orientés services, matériels et logiciels, quelle est la stratégie pour l’hexagone ? Les fondamentaux sont là, accompagner les clients en se renouvelant sans cesse, le président d’IBM France met d’emblée l’accent sur « l’agilité et la forte capacité d’innovation » qui existent chez IBM. Ses ambitions sont claires, être le partenaire privilégié des clients dans la transformation numérique et rendre accessible l’informatique cognitive, cette 3ème ère, au plus grand nombre en France, « il faut aider les entreprises et les administrations françaises à profiter de cette révolution cognitive de manière à transformer les business models » commente Nicolas Sekkaki.
Transformation numérique, plusieurs priorités
Le tempo est donné. D’abord le Cloud. Si « 80 % des processus critiques en France sont aujourd’hui sur des systèmes et des logiciels IBM », avec cette connaissance des entreprises, IBM est ainsi bien placé pour apporter un service, aider les entreprises dans leur migration et adaptation au Cloud, et entrer plus précisément dans l’hybridation du monde IT. Comment les entreprises exposent leurs données et leurs services au Cloud ? Connaître les enjeux, aider les clients à faire le bon choix dans la transition, adapter le Cloud et créer les nouveaux business models, les objectifs sont définis. Côté données, Big Data certes, mais IBM souhaite aller beaucoup plus loin et valoriser la donnée, l’historique au-delà du simple moteur de recherche, pour parvenir à des diagnostics, corrélations et hypothèses. « Notre objectif est de travailler avec les entreprises pour améliorer et valoriser leur processus, tout comme nous l’avons déjà fait avec PSA sur la voiture connectée » explique Nicolas Sekkaki.
S’en suivent, le design et la conception, n’oublions pas qu’IBM est la première agence digitale au monde, avec notamment un design studio en France qui travaille sur l’expérience client. « On va aider les entreprises à reconcevoir leurs modèles d’engagement, ensuite on peut appliquer ces modèles d’engagement à un système d’information » complète Nicolas Sekkaki. Sans oublier la mobilité. Enfin, « dans un monde digital, par définition, la sécurité est quelque chose qu’il faut examiner précisément ». Loin de la technologie des châteaux forts, aujourd’hui, les intrus sont déjà dans le système d’information, IBM pense donc immédiatement sécurité « immunitaire », mais pas seulement, le fraud management est aussi un sujet extrêmement critique ! Particuliers, entreprises, tout le monde est concerné.
Watson enfin accessible en France !
« Nous sommes passés de la recherche fondamentale à la recherche appliquée », le président d’IBM France veut rendre Watson accessible à tous en France et travaille déjà avec des universités et grandes écoles autour de l’informatique cognitive. La réputation des mathématiciens français n’est plus à faire, pour preuve, Jérôme Pesenti, fait partie de la direction de Watson. « Nous avons créé Watson comme une start-up, nous l’avons confié à la Recherche & Développement qui a décidé de prendre des ingénieurs, des talents, soit deux mille personnes, et nous avons même ouvert cette R&D aux clients sur les cas d’usage pour établir un vrai dialogue, on parle ici de co-innovation » poursuit Nicolas Sekkaki.
Alors cas significatifs ou exploration ? IBM France poursuit son travail Watson avec les administrations, les académies, les incubateurs, les entrepreneurs, les start-up. Et Watson en français ? C’est pour bientôt, courant 2016, le travail a déjà commencé module par module. Evidemment c’est bien plus qu’une simple traduction, ici, on doit penser systèmes cognitifs. La voie est lancée, puisque les langues chinoise, japonaise, espagnole sont aussi envisagées.
Quant aux cas pratiques, Watson intéresse vivement les banques, programme déjà actif chez Bank of Singapore, pour l’aspect aide au conseil financier, « Watson pré- absorbe les informations, les analyse, personnalise et propose les produits les plus adaptés à la situation du client », les call center pour disposer d’une interaction très efficace avec une adaptation du discours, l’éducation avec un sujet plus sensible à savoir l’échec scolaire, sans oublier le secteur de la distribution, de l’assurance, de la santé…
De l’importance des cas d’usage
Tout le monde investit massivement sur l’intelligence artificielle, il n’y a qu’à voir les annonces. IBM a une longueur d’avance sur le sujet de la recherche fondamentale cognitive, Watson intrigue car on arrive aujourd’hui sur un concept appliqué qui change la donne. Au vu de la réussite de Watson lors du jeu Jeopardy, la santé n’est pas restée insensible à Watson, vaste sujet notamment avec les diagnostics et le cancer, «un traitement peut être adapté à 95% de la population, et pour 5%, ce traitement ne fonctionnera pas en raison d’une souche génétique particulière par exemple, c’est le cheminement intellectuel que les médecins ont vu dans Watson » explique Nicolas Sekkaki qui entend par ailleurs renforcer l’équipe de consulting autour de Watson. Watson émet des hypothèses, accompagne le médecin mais ne se substitue en aucun cas à celui-ci.
Revenons sur la France, une équipe de dix personnes travaille sur Watson. Commerciaux, technologues, datascientists, mais évidemment, on ne commercialise pas Watson comme on commercialise un logiciel. Quelques contrats français sont cependant déjà signés. Ce qui est essentiel, c’est de savoir s’il y a un cas d’usage, est-ce qu’il existe une application métier qui donnera de la valeur ajoutée. « Loin d’un produit fini, on se trouve face à un cerveau avec une certaine maturité et en fonction de l’expression des besoins des clients, il faut voir si Watson sait le faire, peut le faire, et comment il le fait ». D’où l’importance des tests et l’affinement des cas d’usage pour les clients qui y voient un potentiel énorme. Le spectre d’investissements est très large, de quelques milliers d’euros à beaucoup plus, voire quelques dizaines de millions d’euros. Avec Watson, le dirigeant français veut changer la donne pour les clients mais aussi pour IBM France.
Alors, IBM va-t-elle révolutionner le secteur économique et informatique aujourd’hui, comme elle a révolutionné les secteurs bancaire et industriel avec le mainframe il y a 30 ans ? La voie semble tracée … D’ailleurs, l’entreprise ambitionne de faire passer ses revenus des activités CAMS (Cloud, Analytique, Mobilité, Sécurité) de 27% en 2014 à 40 % en 2020 et s’en donne les moyens. Priorité croissance !
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