Principal évènement à l’ordre du jour au Forum International de la Cybersécurité, Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur français a annoncé ses axes pour contrer la cybercriminalité.
FIC : L’état français au cœur de la cybercriminalité
Le représentant du gouvernement français et son homologue de la république fédérale d’Allemagne Thomas de Maizière ont tous deux tenu à réaffirmer leur volonté de faire preuve de fermeté à l’encontre du cyberterrorisme à la suite des récents évènements qui ont secoué le 7 janvier dernier la France. Le ministre français, lors de son discours, a exposé 6 axes pour renforcer la lutte contre les crimes numériques et a annoncé débloquer 108 millions d’euros sur 3 ans au profit des services d’enquêteurs du monde digital et du développement des moyens qui leurs sont mis à disposition.
Pour le ministre : « La révolution numérique concerne en effet toutes nos sociétés. Elle transforme aussi bien notre vie quotidienne que notre économie et notre modèle de production industrielle. Pour nos organisations, nos entreprises, nos collectivités territoriales ou encore nos administrations, elle représente un véritable levier de performance et un formidable accélérateur d’innovation, offrant des opportunités nouvelles de développement. » Et c’est dans l’optique de protéger cette société qu’il a expliqué les trois dimensions fondamentales de la cybersécurité.
Les fondamentaux et les menaces
Premièrement la cyberdéfense vise à protéger voire défendre les intérêts nationaux et les institutions en conformité avec le Livre Blanc de la défense et de la sécurité nationale. Le deuxième enjeu est la sécurité des systèmes d’information qui est la préoccupation de tous sur le territoire. Pour finir, la lutte contre la cyberciminalité menée par 600 enquêteurs spécialisés de la gendarmerie et de la police nationale est le troisième domaine.
Ensuite, le ministre a différencié plusieurs types de cybermenaces. Le cyberterrorisme est l’une d’entre elles. Contré par la loi du 13 novembre 2004 qui renforce les moyens de lutte contre le phénomène, Bernard Cazeneuve a réaffirmé sa volonté « de lutter plus efficacement contre la propagande djihadiste, l’apologie et la provocation du terrorisme en ligne » et ce par le blocage et le déréférencement des sites mettant en ligne ces contenus par une « personne qualifiée » ou le cas échéant le juge administratif.
Le second type de menaces est la cybertattaque contre lesentreprise qu’elle soit menée pour de l’espionnage industriel ou de l’escroquerie à grande échelle. « Stockées localement ou de manière délocalisées dans le « cloud », ces données sont essentielles pour le développement ou la survie de nos entreprises. Tout comme les locaux physiques, ces données peuvent faire l’objet d’attaques, de vols, de falsifications ou de tous autres faits délictueux ».
Et enfin, la troisième sorte de menaces vise les particuliers sous forme principalement d’escroquerie. 80% des plaintes cyber traitées sont des escroqueries et en 2013, l’usage frauduleux de cartes bancaires représentait quelques 155 millions d’euros. Cette forme de chantage que ce soit par l’usage de données volées, de la webcam et du « rançongiciel » doit être sérieusement prise en compte et contrée. La veille d’internet en matière de réseaux sociaux et en liaison avec les différents opérateurs est aussi un objectif que compte tenir le ministre Bernard Cazeneuve.
Un grand plan d’action
Le ministre pour lutter face à ces menaces a présenté ses 6 grands axes. Premier axe, pour pouvoir agir il faut savoir contre quoi l’on se bat. Ainsi chaque année, l’état va produire un rapport annuellement mais aussi mettre en place un outil statistique recensant tous les faits constatés en termes de cybermenaces. Deuxièmement, le ministre a émis le souhait de renforcer les capacités d’analyse et de réponses opérationnelles et ce, en passant par un échange constant d’informations entre toutes les différentes autorités et services que compte la France.
En troisième axe, va être mise en place une politique de sensibilisation et de prévention menée auprès du public pour améliorer significativement le niveau de vigilance des particuliers notamment du jeune public avec le « permis internet » auprès des écoliers de CM2 mais aussi des acteurs économiques et collectivités territoriales. Le quatrième axe porte sur la recherche et le développement. Le ministre désire construire une industrie de la cybersécurité solide et à même de proposer des solutions innovantes et adéquates aux enjeux de la France en matière de sureté et de protection.
Avant dernier axe, il faut renforcer les systèmes d’information du ministère avec l’actualisation régulière de la liste d’éléments essentiels du patrimoine opérationnel, la conduite d’audits de sécurité appropriés ainsi que la mise à disposition d’outils et systèmes de qualités. Enfin, l’ultime axe décrit la volonté du ministère de l’intérieur de favoriser la coopération et les relations entre pays de l’union européenne et d’origine internationale en impliquant notamment la Direction de la Coopération Internationale (DCI).
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