Selon un récent rapport de Gartner, les critères Environnementaux Sociaux et de Gouvernance (ESG) sont un facteur de différenciation clé pour les fournisseurs de services informatiques, avec 70 % des entreprises de ce secteur appelées à aligner leurs objectifs sur des indicateurs environnementaux. Ce phénomène s’étend à tous les secteurs, avec une multiplication des organisations cherchant à jouer un rôle positif dans la société, via l’adoption d’initiatives et de pratiques à la fois écologiques et socialement responsables.
ESG, initiatives réussies pour les télécoms
Wendy Rentschler, Responsable RSE & Inclusion Monde chez BMC partage son expertise sur le sujet.
Un modèle commercial plus durable
Dans cet esprit, les fournisseurs de services de communication (CSP) ont aujourd’hui une opportunité extraordinaire d’adopter un modèle commercial plus durable et de meilleures politiques en faveur de l’ESG, ainsi qu’en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). En effet, il leur suffit pour cela de faire les bons choix de matériel, de miser sur des technologies intelligentes, de responsabiliser leurs équipes et de contribuer au développement de l’économie circulaire.
Des choix d’équipement responsables
Par leur nature, les CSP exploitent des volumes très élevés de données et de trafic réseau. Ils ont donc longtemps utilisé des datacenters physiques nécessitant de l’éclairage, du chauffage et du refroidissement, ce qui contribue au problème des émissions de CO₂. Pour cette raison, leur gestion doit changer, afin de les rendre plus durables et de réduire l’importance de leurs émissions, voire de les faire disparaître, pour atteindre la neutralité carbone.
Ainsi, pour les entreprises dont l’infrastructure ne peut se passer de datacenters physiques, il est essentiel d’adapter la maintenance des sites à de nouveaux protocoles, tels que ceux du Code de conduite des datacenters pour l’efficacité énergétique. Celui-ci a été créé en Europe en 2008 pour répondre à l’augmentation de la consommation d’énergie dans les installations de ce type. Ses préconisations visent à réduire de façon significative leur impact sur l’environnement.
Des technologies intelligentes au service des performances
La migration des ressources vers le cloud, et le déplacement du trafic réseau vers la périphérie peuvent également jouer un rôle important en rapprochant ces éléments des clients, eux-mêmes de plus en plus nomades. Cette migration réduit également la latence et les besoins en énergie et en bande passante associés à l’hébergement centralisé de données, qui implique de plus longues distances de transfert. Accessoirement, les utilisateurs se connectent ainsi plus rapidement, ce qui est bénéfique pour tout le monde. Enfin, l’internet des objets (IoT) mis au service de l’écologie peut également réduire la consommation d’énergie et les émissions de certains appareils (dont les antennes radio, par exemple).
Selon l’étude « Réseaux télécoms dans le cloud, un net avantage », publié par Capgemini, le cloud est actuellement en plein essor pour les CSP, et près de la moitié de la capacité des réseaux de télécommunications sera cloud-native dans les trois à cinq prochaines années, passant d’une moyenne mondiale de 31 % en 2022 à 46 % d’ici 2027. En outre, les équipements réseau représentent 42 % des émissions de gaz à effet de serre des entreprises de télécommunications, et les responsables interrogés espèrent les réduire de 5 % grâce à l’adoption du cloud. Parmi les autres avantages de l’informatique dématérialisée figure « l’allègement en équipements physiques, la réduction de la consommation d’énergie, l’évolutivité automatique du réseau en fonction de la demande et la gestion de la consommation d’énergie des tours de téléphonie mobile grâce à l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning ».
L’Intelligence Artificielle (IA) peut également aider les opérateurs à améliorer leur efficacité opérationnelle grâce à des analyses prédictives qui facilitent la planification et l’allocation des ressources et du réseau en fonction de variables, telles que les comportements des clients, les tendances du marché et les événements climatiques. Elle leur permettra également d’optimiser leurs chaînes d’approvisionnement (des itinéraires empruntés aux modes de transport utilisés), tandis que des outils plus avancés peuvent augmenter ou réduire la consommation d’énergie au gré des besoins.
Sur le même sujet, une enquête de Nokia GSMA Intelligence auprès des fournisseurs mondiaux de services mobiles a révélé que 78 % des entreprises interrogées considèrent l’IA comme très ou extrêmement efficace pour améliorer l’efficacité énergétique, notamment en réduisant l’empreinte carbone de leurs réseaux, en facilitant le traitement de leurs données et leur conversion en informations exploitables ; 65 % pensent que la technologie pourrait réduire leur consommation d’énergie d’au moins 10 %. Plus intéressant encore, la moitié des entreprises interrogées déclarent que leurs clients sont la raison pour laquelle elles recherchent des stratégies de réseau plus efficaces sur le plan énergétique.
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Des actions collectives pour une meilleure responsabilisation ESG
Alors que le développement durable devient un critère décisif pour un nombre croissant de clients, les CSP peuvent attester de leurs engagements en rejoignant des initiatives qui les obligent à rendre des comptes. La campagne « Business Ambition for 1.5 °C » du partenariat Science Based Targets Initiative (SBTi) réunit un collectif d’entreprises qui se sont engagées à atteindre l’objectif de réduction de la température globale de 1,5 °C, et à mettre en place une économie zéro carbone. Reconnaissant que le secteur en forte croissance des technologies de l’information et de la communication (TIC) doit sans cesse relever de nouveaux défis, le SBTi propose des lignes directrices conçues pour faciliter l’adoption des pratiques plus durables.
Une initiative similaire a d’ailleurs été lancée en 2021 dans l’Union Européenne (UE). La Coalition européenne pour un numérique vert (EGDC), soutenue par la Commission européenne et le Parlement européen à la demande du Conseil de l’UE, vise à maximiser les avantages de la numérisation du point de vue du développement durable dans le secteur des TIC, tout en soutenant les objectifs de développement durable d’autres secteurs.
L’économie circulaire pour réduire l’impact des CSP sur l’environnement
Pour faire avancer le développement durable, les CSP peuvent garantir une élimination éthique et responsable de leur matériel lorsqu’ils passent à des environnements cloud ou hybrides. L’acquisition de nouveaux appareils et leur renouvellement sont certes des arguments de vente importants auprès des consommateurs. Il est en effet important de sensibiliser ces derniers à l’économie circulaire et de contribuer au développement de ces pratiques en concevant des emballages durables et en encourageant, ou en incitant, les clients à recycler ou à donner leurs appareils en fin de vie. Cela permettra d’éviter que ceux-ci, ainsi que leurs composants nocifs ne se retrouvent dans la nature.
Les CSP sont parfaitement positionnés pour avoir un large impact et donner un coup d’accélérateur à l’économie circulaire intelligente en se dotant de chaînes d’approvisionnement écocentrées, en assurant l’élimination éthique de leurs équipements informatiques, mais aussi en œuvrant au développement d’appareils connectés verts, ainsi que de stratégies axées sur les périphéries et l’IA. Ensemble, ces catalyseurs technologiques clés peuvent contribuer à assurer une transition numérique durable au sein du secteur des télécommunications et au-delà. Dans un monde de plus en plus connecté, la marche arrière n’est plus possible : les secteurs modernes, opérateurs compris, doivent être conscients de leur impact sur la planète s’ils veulent se donner les moyens de le réduire.