« Nous sommes arrivés à un tournant ». Ce virage technologique auquel fait référence Ambuj Goyal, Directeur stockage et réseau d’IBM, c’est le stockage Flash.
IBM poursuit son offensive sur le stockage Flash
Après avoir annoncé un investissement d’un milliard de dollars dans cette technologie en avril dernier, IBM commence à matérialiser ses engagements et profite de son événement Edge à Las Vegas, consacré à la gestion de la donnée, pour annoncer les premiers flots de nouveautés.
IBM poursuit son offensive sur le stockage Flash
« Les datacenters d’aujourd’hui sont conçus pour des processus structurés et prévisibles de back-office » affirme Steven Leonard, Directeur Général de STG, la division hardware d’IBM. Mais la profusion de données issues de capteurs, des médias sociaux ou des terminaux mobiles a changé la donne et créé « un environnement de données chaotique et imprévisible », selon le responsable. « Les centres doivent donc être repensés pour la donnée. Cela signifie qu’ils doivent être capables d’analyser rapidement de larges volumes de d’informations et la technologie Flash représente pour cela une précieuse alternative au disque. »
IBM veut prouver à ses clients qu’ils peuvent faire des économies grâce au Flash.
IBM s’est attaché dans un premier temps à attaquer l’un des principaux freins à l’adoption du Flash : son coût. En comparant 3 infrastructures différentes (full-disques, hybride et full-SSD), IBM affirme que la configuration à base de stockage Flash est la moins coûteuse à exploiter. La principale explication à cela étant la possibilité de consolider plusieurs serveurs de stockage sur une seule infrastructure SSD, qui entraîne une consommation énergétique plus faible, un espace occupé moins important et des coûts de licences moins élevés grâce à un nombre inférieur de processeurs.
Le Flash passe du smartphone à l’application critique
Big Blue annonce donc la disponibilité à compter d’aujourd’hui des nouveaux FlashSystems. Ces appliances full-SSD au format 1U sont issues du rachat du fabricant Texas Memory Systems en août 2012 et peuvent emmagasiner jusqu’à 24 To de données pour le modèle 820. IBM souhaite avec ces systèmes convaincre les entreprises de passer au stockage Flash pour accélérer leurs applications critiques. « L’industrie a utilisé du stockage mécanique pendant des années et le Flash est à l’heure actuelle utilisé pour les smartphones et les tablettes. Le temps est venu de l’implanter dans les traitements critiques de données », souligne Ambuj Goyal. Outre la disponibilité des FlashSystems, qui avaient déjà été dévoilés en avril, IBM annonce le support des disques Flash de 4 To pour les systèmes Storwize V7000 et XiV. Une amélioration qui apporte 33 % de capacités supplémentaires à ces deux infrastructures. XiV bénéficie également du support des architectures OpenStack afin de permettre à ses utilisateurs de créer des ponts avec les infrastructures en nuage et de transmettre de grands volumes de données.
Ambuj Goyal, Responsable stockage et réseau chez IBM.
À ce sujet, IBM insiste à nouveau sur la stratégie d’ouverture qu’il mène depuis maintenant plusieurs années. Linux, Eclipse, Apache, OpenStack ou Hadoop, Big Blue a contribué au développement de chacune de ces technologies et compte bien continuer à proposer des infrastructures capables de les supporter. « Nous ne savons pas de quoi seront faites les technologies de demain et devons donc nous assurer de rester ouverts à de multiples architectures », explique Steven Leonard. Le support d’environnements hétérogènes permet par ailleurs à IBM de proposer à ses clients des technologies qui leur permettent de capitaliser sur les investissements déjà réalisés et de ne pas être obligés de repartir de zéro pour déployer une nouvelle infrastructure.
Un bit sur 12 atomes
Côté administration, la firme de Ginny Rometti intègre un nouveau dashboard à Tivoli Storage Manager (TSM) afin de mieux gérer les environnements de sauvegarde. Celui-ci permet en effet de visualiser rapidement plusieurs centaines de points de sauvegarde différents ou d’afficher directement ceux ayant rencontré un problème. Le dashboard peut être consulté depuis n’importe quel device embarquant un navigateur web.
Enfin, IBM a choisi de clôturer sa keynote en présentant aux 5 000 personnes présentes le film diffusé au mois de mai par les chercheurs d’IBM Research. Ces derniers sont parvenus à manipuler des atomes de monoxyde de carbone pour en tirer une courte animation en stop motion. Outre l’intérêt artistique (limitée) de l’œuvre, c’est évidemment l’application de ces travaux à l’échelle atomique aux futures technologies de stockage qui intéresse IBM. La technologie employée par les équipes d’IBM leur a en effet permis de créer le plus petit bit magnétique du monde avec seulement 12 atomes, alors qu’un bit de données sur une mémoire actuelle est composé d’environ un million d’atomes. Peut-être le prochain tournant.
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