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Démodés les écrans passifs ? Rien n’est moins sûr !

Tech - Par iTPro.fr - Publié le 24 juin 2010
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par Jean Mikhaleff - Mis en ligne le 19/11/2002
Quel est le principal handicap de l'OS/400 ? Les interfaces en mode caractères qui seraient obsolètes par rapport aux interfaces graphiques de type Windows ? Pas si sûr. De plus le vent est peut être en train de tourner… Regardons y de plus près…Depuis quelques années, la cohabitation des interfaces graphiques de type Windows et de celles du Web est un fait acquis. Il y a donc aujourd'hui non pas une mais deux sortes d'interfaces graphiques. L'ergonomie Windows ne constitue plus un passage obligé de l'affichage graphique pour les écrans en mode caractères. Fait nouveau, l'interface Web est devenue aussi populaire que l'interface Windows, chacune dans son domaine de prédilection.

Démodés les écrans passifs ?  Rien n’est moins sûr !

En pratique, pour une suite bureautique,
on privilégie l’interface
Windows alors que pour réserver un
billet de train ou faire ses courses en
ligne on utilisera l’interface Web.
L’interface Windows convient bien aux
logiciels commercialisés en masse et
installés en local sur PC. L’interface
Web convient à  l’informatique documentaire ou aux boutiques en
ligne, centralisées sur les serveurs.
Avec le Web, les utilisateurs s’habituent
à  accéder à  des serveurs omniprésents
via un navigateur, sans aucun programme
spécifique sur le PC.

Sur le net, il est demandé au PC de
disposer seulement d’un navigateur et
d’un accès internet. Tous les systèmes
d’exploitation, propriétaires ou
ouverts sont égaux. Serveurs et clients cohabitent en bonne intelligence,
ignorant superbement les querelles de
clocher d’un autre age. Le serveur se
doit d’être puissant et fiable 24/24 7/7.
Seule prime aujourd’hui l’efficacité.

Qui se soucie sur le net de savoir si
le serveur qui délivre des pages
HTML/JAVA est une des multiples déclinaisons
d’ UNIX, de Windows ou un
iSeries ? Les concepts du client léger et
de l’universalité par interopérabilité
deviennent maintenant autre chose
que des abstractions pour le grand public.
L’usage pourrait fort bien consacrer
non seulement les interfaces graphiques
Web au même titre que les
interfaces graphiques Windows, mais
du même coup l’architecture de type
client léger. Cependant, n’oublions pas
que l’écran passif fait lui aussi partie
intégrante de cette architecture client
léger.

Résistant mieux aux chocs, à  l’humidité
et à  la poussière, les écrans passifs
et les terminaux légers conviennent
bien dans les lieux d’entreposage,
de vente ou de production. On estime
à  50 % la part des écrans passifs ou assimilés
aux US et en Europe. Coûtant
10 fois moins cher à  gérer, ce pourcentage
important reste stable.

Techniquement, le flot 5250 des
écrans passifs et le langage HTML appartiennent
à  la même famille du client
léger. On peut dire qu’une description
de champ ou de texte DSPF équivaut à 
celle de l’HTML appauvri. Avec la traduction
HTML, il est possible d’enrichir
les attributs : la police de caractère,
la taille, la couleur etc…. La fameuse
couche graphique en 3D du Web, par
exemple la représentation 3D des
champs de saisie d’un formulaire en
ligne, est interprétée dynamiquement
par le navigateur lors de l’affichage. Le
langage HTML ne décrit que les attributs
des champs en mode caractères
pour améliorer les temps de réponses.
Autrement dit, le look graphique
HTML, c’est une technologie de revamping
d’écran ! On connaît !

Nous voyons que le passage automatique
du DSPF au langage HTML/JAVA ne présente aucune difficulté
technique majeure puisqu’il est
question d’une simple amélioration
de la couche de présentation.
L’architecture client léger reste fondamentalement
la même dans son principe.
C’est toujours la transmission
d’un flot en mode caractères interprété
par un client léger. Pas étonnant
donc qu’il existe de nombreux logiciels
de webisation sur le marché. Ils ne nécessitent
que très peu d’apprentissage et permettent de délivrer automatiquement
des pages web sans modification
des programmes RPG existants.

Vous l’aurez deviné, cette webisation
des interfaces devient un véritable
cauchemar pour les sociétés qui vivent
du service et de la formation. On
connaît les arguments habituels des
détracteurs : « Quand se débarrasserat-
on du RPG et de leur flot 5250 ?
Certains programmes RPG tournent
depuis plus de 20 ans, convertis en
RISK 64 bits aujourd’hui, reconvertis
en interfaces graphiques demain ? Sans
recompilation ? Sur le Web en plus ? Ils
vont nous réchauffer les mêmes plats
pendant combien de temps encore ? »
De plus, ils reprochent l’absence de
menus déroulants et la pauvreté graphique
des interfaces ainsi obtenues.

Les détracteurs tentent désespérément
de brouiller les cartes mais en fait
compatibilité ascendante et progrès
font bon ménage. En effet, ce serait
une contradiction de promouvoir la réutilisation
des composants logiciels assortie
de ruptures technologiques tous
les trois ou cinq ans.

Pour les logiciels micro, comme
Word ou Excel, nul ne conteste le bien
fondé des menus déroulants qui se
déploient sur plusieurs niveaux
comme autant de tiroirs et sous tiroirs hiérarchisés, permettant ainsi l’appel
d’un grand nombre de fonctions rangées.
Cependant, l’informatique de
gestion présente des caractéristiques
différentes. On y trouve peu de fonctions
et énormément d’accès aux bases
de données, c’est pourquoi l’ergonomie
consiste en une profusion de listes
(sous-fichiers) avec peu d’opérations.
A l’instar des interfaces graphiques des
logiciels bureautiques micro, l’informatique
de gestion se doit d’être efficace
sans les procédés habituels
d’accroche : effets de paillettes, animations,
couleurs excessives ou photos.

D’autre part, il serait inapproprié
avec la Webisation de prétendre vouloir
monter des boutiques en ligne.
Pour ce type de progiciels, il existe des
langages adaptés comme Java. Il s’agit
de déployer sur le réseau une informatique
de gestion robuste et d’obtenir
une amélioration graphique par ajouts
d’attributs de présentation.

Depuis l’achèvement des deux
grands projets an 2000 et Euro, les directions
informatiques vont devoir effectuer
des choix stratégiques pour les
développements futurs. Ils devront
choisir des solutions simples à  mettre
en oeuvre. Ne perdons pas de vue que
la connaissance du métier de l’entreprise
est aussi importante pour les
équipes en informatique de gestion
que la technique elle-même.

Les équipes disponibles pour un
projet maison, généralement quelques
développeurs qui font du neuf pendant
qu’ils maintiennent l’existant, ne
peuvent s’offrir le luxe de faire de la
technique pour la technique, contrairement
aux éditeurs qui commercialisent
des logiciels à  des milliers d’exemplaires.
Pour un logiciel spécifique
maison, que choisir afin d’assurer les
10 ou 15 ans qui viennent sans se
tromper ? Certainement le RPGIV avec
une webisation des écrans lorsque le
client/serveur est requis. Voilà  une solution
qui assure une compatibilité ascendante
pour progresser dans la
continuité lorsque les moyens financiers
et humains sont limités.

Le pragmatique Talleyrand le faisait
remarquer en son temps : « souvent la
nécessité nous délivre de l’embarras
du choix ».

Jean Mikhaleff jean@repeglio.com
Jean est responsable des licences au sein de la
société RePeGlio, éditrice du générateur expert
de programmes RPG IV pour iSeries AS/400. Il
bénéficie d’une longue expérience des environnements
midrange, en tant qu’éditeur
mais aussi en société de services.

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