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Décryptage sur les méthodologies de gestion de projet

Tech - Par Loïc Thobois - Publié le 22 mars 2018
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Le métier de chef de projet fait ressortir les aspects très complexes de l'adaptation à l'environnement du projet. Il doit jongler en permanence avec les contraintes liées aux différents acteurs du projet. Souvent résumé par "les 3 C" : contenu, calendrier, coûts, il doit donc livrer ce qu'attend la MOA (Maîtrise d'ouvrage), dans des coûts et des délais acceptables pour le projet.

Décryptage sur les méthodologies de gestion de projet

Gestion de Projet : quelques rappels !

Historiquement, les méthodes classiques de gestion de projet sont utilisées pour des projets bénéficiant d’un cahier des charges détaillé et d’un planning précis où tous les risques ont été identifiés et anticipés. C’est ce que l’on appelle la gestion de projet en cascade où pour entamer l’étape B, il faut avoir terminé l’étape A.

Ce type de projet demande donc une approche préparatoire très lourde pour en garantir la pertinence tout au long du projet.

On observe actuellement une diminution du cycle de vie des projets liés à l’évolution rapide de l’environnement et une croissance exponentielle du savoir qui valorise les compétences des collaborateurs.

Le modèle de gestion de projet dit « classique » ne permet pas de s’adapter facilement à ces nouvelles contraintes.

Pour améliorer la qualité de la gestion de projet et donc la perception de réussite des projets, il est important d’offrir une plus grande visibilité accompagnée de résultats réguliers et positifs.

Cette notion de perception est très importante car elle permet de voir le projet dans un contexte réalisable sans épuiser le moral des équipes qui ne verraient pas le bout du tunnel…

Pour cela, il faut souvent simplifier ou découper le projet pour le rendre plus pragmatique en évitant les nébuleuses irréalisables qui engendrent une satisfaction des équipes et du client que si le projet va au bout.

Ainsi, a-t-on pu voir apparaitre ces dernières années de nombreux « mouvements », « référentiels », « certifications », « méthodes », pour consolider et rationaliser  les bonnes pratiques à appliquer lors de la conduite d’un projet.

PMP – Project Management Professional

Le recueil de bonnes pratiques du PMI (Project Management Institute) redéfinit de manière structurée les points importants de la gestion d’un projet. Ce recueil passe en revue les acteurs, les étapes, la gestion du temps, les coûts, les ressources humaines et l’exécution du projet quel qu’il soit. Son référentiel se nomme le PMBOK® (Project Management Body of Knowledge) et est traduit dans plusieurs langues.

Validée par un ensemble de certifications qui vont accompagner les adhérents dans leur montée en compétences, la certification PMP rassemble presque 1 million de membres dans plus de 200 pays. Le Project Management Institute se veut l’une des associations de gestionnaires de projets les plus importantes au monde.

Pour obtenir la certification PMP, il faut justifier

  • D’une expérience de Chef de projet au cours des dernières années validée par des références et des projets réels
  • De 35 heures de formation en gestion de projet auprès d’un organisme de formation agréé
  • De la réussite à l’examen PMP du PMI qui se compose de 200 questions sur une durée de 4 heures

Tous les types de projets peuvent bénéficier des bonnes pratiques du PMI mais la certification PMP s’adresse plutôt à des chefs de projet ayant déjà une expérience et voulant la valoriser. Elle bénéficie d’une aura à l’international très importante.

Prince2

PRINCE2® signifie PRojects IN Controlled Environment version 2. Cette méthode a été initialement créée pour la gestion de projets informatiques. Depuis sa deuxième version, elle s’est réorientée vers une approche plus générale. La méthode Prince 2 bénéficie d’une grande popularité en Europe notamment en Angleterre, ainsi que dans les entreprises publiques.

Complémentaire aux bonnes pratiques du PMI, la méthode Prince 2 s’appuie sur une vraie vision méthode, avec une organisation type de pilotage accompagnée d’une répartition des rôles. Elle propose le découpage du projet en phases avec des jalons de validation.

L’obtention de la certification nécessite seulement la réussite à l’examen, qui peut être préparée en suivant une formation dans un centre ou en auto-apprenant. La validation des connaissances Prince 2 est donc plus accessible à un jeune chef de projet.

IPMA : International Project Management Association

L’IPMA (International Project Management Association) est une association rassemblant des organismes nationaux de gestion de projet. L’IPMA s’appuie sur une liste de compétences nécessaires aux responsables de projet et référencées dans l’ICB (Base de compétences IPMA) . Celui-ci est disponible en téléchargement libre sur le site de l’IPMA.

Les compétences sont découpées en trois catégories : Techniques, Contextuelles et Comportementales. La gestion comportementale est d’autant plus importante que l’IPMA est le seul organisme à en proposer une évaluation.

Des spécificités par pays enrichissent ensuite la base de connaissance (ICB) amenant chaque pays à avoir leurs propres examens qui permettent de valider les quatre niveaux de certification (D, C, B, A).

L’IPMA est reconnu principalement en Europe et fait preuve d’une faible présence aux Etats-Unis.

Lean 6 Sigma

Evolution la plus populaire du 6 Sigma, l’objectif de cette méthode est d’accroître les performances de l’entreprise par l’intermédiaire d’un processus d’amélioration continu. L’intégration de la méthode Lean « maigre » va permettre d’identifier et d’éliminer ce qui est superflu.

Pour cela, la méthode s’appuie sur les attentes mesurables du client, des métriques d’évaluations des processus métier, des outils d’analyses des causes influant sur les performances et des solutions à appliquer.

La méthode comporte 5 étapes appelées DMAIC

  • Définir l’objectif
  • Mesurer les attentes des clients
  • Analyser les problèmes, les forces et les faiblesses
  • Améliorer pour se différencier et innover
  • Contrôler pour garantir la qualité à long terme

Les bénéfices de cette méthode sont donc larges avec potentiellement des réductions ou des optimisations de coûts, une amélioration de la qualité  des livrables, une amélioration de la satisfaction client ou de l’image de l’entreprise.

Un ensemble de certification vient valider le niveau des acteurs en reprenant les couleurs des ceintures martiales (White Belt, Yellow Belt, Black Belt, …).

ITIL

ITIL regroupe un ensemble des meilleures pratiques permettant à toute entreprise d’améliorer les services qu’elle délivre. Dédiée principalement aux projets liés au système d’information, la méthodologie ITIL rationalise le catalogue de services pour en organiser le cycle de vie.

ITIL permet :

  • De clarifier et d’améliorer la communication entre les métiers et l’informatique
  • De sensibiliser les métiers informatiques aux objectifs de l’entreprise
  • De rendre pragmatique les arbitrages en fonction des besoins métiers
  • De quantifier les coûts des systèmes d’information pour les imputer aux services qu’ils soutiennent

Des rôles permettent de segmenter les tâches au sein de l’entreprise pour assurer leur mise en place. Très populaire, un ensemble de certifications vient valider les connaissances sur cette méthodologie.

Les principes agiles

Dans le cadre des développements applicatifs, les principes Agiles s’appuient sur un développement itératif pour atteindre ces objectifs.

Le développement itératif offre comme avantage une meilleure qualité de la communication et une meilleure visibilité de l’avancement avec des retours utilisateurs plus réguliers. Un meilleur contrôle de la qualité avec des évaluations en continu permettant de détecter les risques au plus tôt. Et une satisfaction des équipes qui sont responsabilisées sur des objectifs clairs et atteignables en toute autonomie.

Chaque livraison apportant des fonctionnalités opérationnelles effectives, la gestion financière bénéficie, elle aussi, de ces principes car elle permet d’arrêter le projet s’il n’y a plus de budget sans prendre en compte « les coûts irrécupérables » à savoir poursuivre un projet par unique peur de perdre ce que l’on a déjà investi dedans.

Derrière les principes agiles se cachent différentes méthodes créées au fil des années et plus ou moins populaires

  • RAD (Rapid Application Development) créé par James Martin en 1991
  • Scrum créé en 1993
  • DSDM (Dynamic Software Development Method) créé en Grande-Bretagne en 1995
  • Crystal créé en 1997
  • XP (eXtreme Programming) créé en 1999
  • ASD (Adaptive software Development) créé en 2000
  • Kanban

La méthodologie SCRUM

S’appuyant sur les principes agiles, l’objectif de la méthode Scrum est de découper le développement des fonctionnalités en unités de temps appelées sprint d’une durée recommandée de 2 semaines. S’articulant autour des rôles projets, des activités et des réunions, il cadence les échanges entre les acteurs du projet.

Ainsi, le propriétaire du produit va définir les besoins du client aussi bien pour l’aspect fonctionnel que pour les besoins calendaires.

Le Scrum Master est considéré comme un « leader au service de l’équipe » et est le garant de l’adhésion de l’équipe à la méthodologie et au projet ainsi que du respect des rituels comme les réunions.

Puis, l’équipe de développement qui est constituée de 3 à 9 membres et où chaque membre est « chef de projet » des activités qui lui sont affectés.

Le mouvement DevOps

Plus récent que les méthodes agiles, ce mouvement permet de réunifier les développeurs avec les exploitants applicatifs et systèmes.

Historiquement, les objectifs de ces deux départements étaient différents. L’objectif du développeur étant d’ajouter des fonctionnalités alors que l’objectif de l’exploitant était de garantir la disponibilité du service.

Ces conflits d’intérêts avaient tendance à freiner les projets et le mouvement DevOps est né de la volonté de globaliser les méthodes agiles à l’ensemble des services.

Pour atteindre ces objectifs, il est recommandé :

De déployer régulièrement des applications, la seule répétition contribuant à fiabiliser le processus.

  • De tester au plus tôt dans le processus de développement les régressions et autres erreurs (intégration continue, test unitaire, …)
  • De réaliser les tests au plus proche de la production
  • Un cycle d’amélioration court favorisant les échanges avec les utilisateurs
  • Une supervision de l’exploitation et de la qualité de production représentée par des métriques et indicateurs « clé »

En conclusion sur le décryptage sur les méthodologies de gestion de projet

Différentes bonnes pratiques existent afin de s’adapter au contexte des projets à mener de manière plus ou moins spécifique. Elles se caractérisent souvent par une terminologie propre qui doit devenir une vraie culture d’entreprise afin de fluidifier les échanges entre les collaborateurs.

Ces méthodes ont pour vocation à se compléter les unes avec les autres et il n’est pas obligatoire d’appliquer l’ensemble des préconisations à la lettre.

Pour valider ces connaissances et valoriser l’adhésion des équipes, les centres de formation proposent des sessions de montée en compétences et des certifications sont à disposition pour la plupart des méthodes portées par des organismes dédiés.

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IPMA

L’IPMA (International Project Management Association) est une association rassemblant des organismes nationaux de gestion de projet. L’IPMA s’appuie sur une liste de compétences nécessaires aux responsables de projet et référencées dans l’ICB (Base de compétences IPMA) . Celui-ci est disponible en téléchargement libre sur le site de l’IPMA.

Les compétences sont découpées en trois catégories : Techniques, Contextuelles et Comportementales. La gestion comportementale est d’autant plus importante que l’IPMA est le seul organisme à en proposer une évaluation.

Des spécificités par pays enrichissent ensuite la base de connaissance (ICB) amenant chaque pays à avoir leurs propres examens qui permettent de valider les quatre niveaux de certification (D, C, B, A).

L’IPMA est reconnu principalement en Europe et fait preuve d’une faible présence aux Etats-Unis.

 

Lean 6 Sigma

Evolution la plus populaire du 6 Sigma, l’objectif de cette méthode est d’accroître les performances de l’entreprise par l’intermédiaire d’un processus d’amélioration continu. L’intégration de la méthode Lean « maigre » va permettre d’identifier et d’éliminer ce qui est superflu.

Pour cela, la méthode s’appuie sur les attentes mesurables du client, des métriques d’évaluations des processus métier, des outils d’analyses des causes influant sur les performances et des solutions à appliquer.

La méthode comporte 5 étapes appelées DMAIC

  • Définir l’objectif
  • Mesurer les attentes des clients
  • Analyser les problèmes, les forces et les faiblesses
  • Améliorer pour se différencier et innover
  • Contrôler pour garantir la qualité à long terme

 

Les bénéfices de cette méthode sont donc larges avec potentiellement des réductions ou des optimisations de coûts, une amélioration de la qualité  des livrables, une amélioration de la satisfaction client ou de l’image de l’entreprise.

Un ensemble de certification vient valider le niveau des acteurs en reprenant les couleurs des ceintures martiales (White Belt, Yellow Belt, Black Belt, …).

 

ITIL

ITIL regroupe un ensemble des meilleures pratiques permettant à toute entreprise d’améliorer les services qu’elle délivre. Dédiée principalement aux projets liés au système d’information, la méthodologie ITIL rationalise le catalogue de services pour en organiser le cycle de vie.

ITIL permet :

  • De clarifier et d’améliorer la communication entre les métiers et l’informatique
  • De sensibiliser les métiers informatiques aux objectifs de l’entreprise
  • De rendre pragmatique les arbitrages en fonction des besoins métiers
  • De quantifier les coûts des systèmes d’information pour les imputer aux services qu’ils soutiennent

 

Des rôles permettent de segmenter les tâches au sein de l’entreprise pour assurer leur mise en place. Très populaire, un ensemble de certifications vient valider les connaissances sur cette méthodologie.

 

Les principes agiles

Dans le cadre des développements applicatifs, les principes Agiles s’appuient sur un développement itératif pour atteindre ces objectifs.

Le développement itératif offre comme avantage une meilleure qualité de la communication et une meilleure visibilité de l’avancement avec des retours utilisateurs plus réguliers. Un meilleur contrôle de la qualité avec des évaluations en continu permettant de détecter les risques au plus tôt. Et une satisfaction des équipes qui sont responsabilisées sur des objectifs clairs et atteignables en toute autonomie.

Chaque livraison apportant des fonctionnalités opérationnelles effectives, la gestion financière bénéficie, elle aussi, de ces principes car elle permet d’arrêter le projet s’il n’y a plus de budget sans prendre en compte « les coûts irrécupérables » à savoir poursuivre un projet par unique peur de perdre ce que l’on a déjà investi dedans.

Derrière les principes agiles se cachent différentes méthodes créées au fil des années et plus ou moins populaires

  • RAD (Rapid Application Development) créé par James Martin en 1991
  • Scrum créé en 1993
  • DSDM (Dynamic Software Development Method) créé en Grande-Bretagne en 1995
  • Crystal créé en 1997
  • XP (eXtreme Programming) créé en 1999
  • ASD (Adaptive software Development) créé en 2000
  • Kanban

 

La méthodologie SCRUM

S’appuyant sur les principes agiles, l’objectif de la méthode Scrum est de découper le développement des fonctionnalités en unités de temps appelées sprint d’une durée recommandée de 2 semaines. S’articulant autour des rôles projets, des activités et des réunions, il cadence les échanges entre les acteurs du projet.

Ainsi, le propriétaire du produit va définir les besoins du client aussi bien pour l’aspect fonctionnel que pour les besoins calendaires.

Le Scrum Master est considéré comme un « leader au service de l’équipe » et est le garant de l’adhésion de l’équipe à la méthodologie et au projet ainsi que du respect des rituels comme les réunions.

Puis, l’équipe de développement qui est constituée de 3 à 9 membres et où chaque membre est « chef de projet » des activités qui lui sont affectés.

 

Le mouvement DevOps

Plus récent que les méthodes agiles, ce mouvement permet de réunifier les développeurs avec les exploitants applicatifs et systèmes.

Historiquement, les objectifs de ces deux départements étaient différents. L’objectif du développeur étant d’ajouter des fonctionnalités alors que l’objectif de l’exploitant était de garantir la disponibilité du service.

Ces conflits d’intérêts avaient tendance à freiner les projets et le mouvement DevOps est né de la volonté de globaliser les méthodes agiles à l’ensemble des services.

Pour atteindre ces objectifs, il est recommandé :

De déployer régulièrement des applications, la seule répétition contribuant à fiabiliser le processus.

  • De tester au plus tôt dans le processus de développement les régressions et autres erreurs (intégration continue, test unitaire, …)
  • De réaliser les tests au plus proche de la production
  • Un cycle d’amélioration court favorisant les échanges avec les utilisateurs
  • Une supervision de l’exploitation et de la qualité de production représentée par des métriques et indicateurs « clé »

 

En conclusion…

Différentes bonnes pratiques existent afin de s’adapter au contexte des projets à mener de manière plus ou moins spécifique. Elles se caractérisent souvent par une terminologie propre qui doit devenir une vraie culture d’entreprise afin de fluidifier les échanges entre les collaborateurs.

Ces méthodes ont pour vocation à se compléter les unes avec les autres et il n’est pas obligatoire d’appliquer l’ensemble des préconisations à la lettre.

Pour valider ces connaissances et valoriser l’adhésion des équipes, les centres de formation proposent des sessions de montée en compétences et des certifications sont à disposition pour la plupart des méthodes portées par des organismes dédiés.

Tech - Par Loïc Thobois - Publié le 22 mars 2018

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