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Dans les coulisses d’un Cloud Privé « Benetton »

Cloud - Par David Lachari - Publié le 20 juillet 2016
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Faire naître un article n’est pas, en soi, compliqué, mais trouver LE bon sujet mêlant actualité et technique est une autre paire de manche (c’est à ce moment précis qu’il faut prier pour que la case informatique de votre cerveau s’éclaire).

Dans les coulisses d’un Cloud Privé « Benetton »

Il y a quelques mois j’étais sur un gros projet de déploiement d’un Cloud Privé, que l’on pourrait d’ailleurs surnommer le Cloud Privé « Benetton » ou encore le Cloud Privé « Melting Pot » de par la multitude de constructeurs, de fournisseurs, de décideurs et de rêveurs … le sujet était trouvé, comme tout droit tombé du ciel. Rétrospective ….

En informaticien qui se respecte, lorsque l’on entend les mots magiques « déploiement et Cloud Privé » chez un client, nous avons l’image de la caverne d’Ali Baba devant nos yeux, pensant aux monts et merveilles qui nous attendent : virtualisation, stockage, haute disponibilité, services à la demande ou encore automatisation. Bien évidemment, toutes ces notions existent et sont bien réelles mais une fois entrées en jeu, les paillettes disparaissent et les casseroles remontent peu à peu à la surface du Système d’Information : bienvenue dans les coulisses de mon Cloud Privé.

Tout d’abord, j’évoquerai la partie plutôt fonctionnelle et sociétale de l’iceberg. Mais avant toute chose, il est important de clarifier le point suivant, pas assez traité et approfondi à mon avis. Un projet de mise en œuvre d’un Cloud Privé quel qu’il soit est beaucoup plus qu’un simple et banal projet d’installation d’infrastructure et de surcouches logicielles au sein de l’entreprise : c’est un projet de transformation de ladite société. Par conséquent, il faut absolument comprendre que si l’on veut avoir de grandes chances de réussite dans la mise à disposition de solutions as a Service, il est impératif et essentiel que cette nouvelle vision de l’informatique soit partagée et/ou comprise par tous les intervenants, que ce soit les Hauts Responsables, les IT Pro ou encore les Utilisateurs. 

En effet, beaucoup de personnes pensent que les métiers « d’antan » vont exister et perdurer ad vitam aeternam alors qu’au contraire, cela va profondément changer et modifier leurs manières de travailler au sein de leur entreprise. Cette dernière passe alors d’une boîte d’infrastructure « pure » à un Cloud Provider, proposant dorénavant des offres à  la demande et gérant ainsi une couche de services supplémentaires, développés et maintenus par une équipe de développeurs et non plus exclusivement par des experts d’infrastructure. En fin de compte, en 2015, nous devons donc faire face à un changement de métiers tels que nous les avions connus auparavant.

Bien entendu, une fois les mœurs modifiées et mises au placard, il est plus que vital de se pencher et de s’attarder sur le ressenti et la satisfaction cliente. En effet, vouloir déployer une solution de Cloud on Premise fonctionnelle et à la hauteur des joyaux de la couronne est une étape cruciale mais ne perdons jamais de vue qui est le plus important dans l’histoire et surtout qui va investir ses ressources financières dans votre magnifique projet : BINGO ! Il s’agit encore et toujours du client. En ce qui me concerne, j’ai pu constater la chose suivante : si les services Cloud ne sont pas « finis », opérationnels et « riches », beaucoup d’insatisfactions clientes surviennent, émettant un bruit de fond malsain, écornant ainsi l’image de votre infrastructure Cloud. Mieux vaut alors retarder l’échéance de sortie des services mais au final, vous en sortirez gagnant et fier de tous vos efforts déployés. 

Pourquoi me direz-vous ? Quels risques puis-je encourir ? Que les clients internes de l’entreprise me tournent le dos et qu’ils aillent frapper à la porte de gros fournisseurs tels que Microsoft avec son offre Azure ou encore Amazon avec son offre AWS. Car ne nous voilons pas la face, ces 2 géants ne font pas les choses à moitié dans le delivery des fonctionnalités, sans comparer les niveaux de services, d’implications, de personnalisations et de réactivité que peut offrir un Cloud Provider interne VS ces grands du marché ! Je le répète assez souvent à tous mes prestataires et collaborateurs mais dans notre métier, le plus important n’est pas de déployer et de configurer les derniers produits à la mode pour faire joli sur son CV. Bien au contraire, en tant qu’addict de l’informatique, nous devons mettre notre passion de côté et comprendre vraiment le ou les besoins du client, ce qu’il attend de nous, comment va-t-on améliorer la rentabilité de ses tâches quotidiennes …

Malheureusement, dans la majorité des cas, le fournisseur de Cloud Privé de l’entreprise veut toujours avoir les yeux plus gros que le ventre, avec un seul mot d’ordre : en mettre plein la vue aux clients et se comparer aux Cloud Provider externes tout en oubliant de se poser LA bonne question. Quel est le vrai besoin de mes clients ? Car n’oublions pas que la force d’un Cloud Provider interne c’est justement de pouvoir s’adapter exactement aux différents desiderata de ses clients et ainsi de pouvoir leur proposer des services sur mesure adaptés en adéquation avec le métier de chacun.

Par ailleurs, j’aimerais revenir sur un point traité précédemment revêtant un poids essentiel et à prendre en compte. Si l’on veut s’orienter dans les offres as a Service, il est impératif de se faire tatouer le proverbe suivant : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Lisez-le tous les jours car développer des multiples services à la demande en parallèle pose et engendre des problèmes de performances et surtout de delivery. Vouloir « sortir » tout et tout de suite ne vous amènera que des complications et une mauvaise publicité. Au final, rien n’avancera comme convenu et vos futurs ex clients vous tourneront le dos, assistant ainsi à votre propre banqueroute. D’après certains rédacteurs, les stratégies de développement de société conseillent plutôt de se focaliser sur un service précis, sur une part de marché délimitée mais réaliste afin de pouvoir satisfaire à 100% au levier choisi et ainsi avoir de très bons retours. Cela vous permettra alors de pouvoir développer d’autres offres à la demande et de vous étendre petit à petit comme l’oiseau. 

Enfin, pour terminer cet article as a Service, n’oublions pas les coulisses du spectacle sans qui toutes les offres n’auraient jamais pu voir le jour : la TECHNIQUE. Bien entendu, qui dit installation d’un Cloud Privé dit technologies récentes. Par conséquent, mettre en relation étroite toute une ribambelle d’éditeurs n’est pas chose facile. Bien au contraire, cela mérite et nécessite une armée de développeurs et d’experts « High Level » afin de pouvoir faire cohabiter dans la plus belle harmonie possible toutes ces solutions, nécessitant forcément une coopération très étroite entre l’entreprise et les multiples fournisseurs de solutions / matériels. En bon commercial digne de ce nom, on nous vend du rêve à profusion, vantant avec insistance la qualité des produits. Au final, il apparait que lesdites technologies « in » n’ont pas du tout été éprouvées sur un projet à grande échelle, engendrant ainsi des insatisfactions et du redéveloppement maison. Par conséquent, il est plus que nécessaire de répartir les risques dans les choix des solutions et des fournisseurs (entre les startups et les gros providers historiques …). Pourquoi ? Tout simplement parce que le coût de co-développement n’est pas négligeable : certains éditeurs profitent des gros projets d’envergure tels le déploiement d’un Cloud Privé pour tester leurs technologies. Au final, c’est le client final qui paye les frais. Par ailleurs, il y a une complexité non négligeable de recrutement sur l’ensemble de ces solutions étant donné leur niveau de maturité. Plus précisément, les personnes internes à l’entreprise connaissent et maîtrisent assez mal ces nouvelles versions et sont donc obligées de faire appel à des prestataires externes. Mais ne perdons pas de vue un point assez essentiel dans l’histoire : toutes les bonnes choses ont une fin et un beau jour, les externes seront dans l’obligation de naviguer vers d’autres projets de Cloud Privé. Par conséquent, il ne faut absolument pas oublier de former les personnes internes en parallèle car mettons cela dans une case de notre cerveau : les prestataires portent toute la valeur ajoutée et la connaissance de tous les nouveaux services à la demande. 

En termes de services pour le(s) client(s), le point névralgique se trouve et restera dans l’automatisation, la facilité d’utiliser le Self-Service Portail Utilisateur (que ce soit un portail déjà tout prêt ou maison) et la flexibilité que le service pourra lui apporter au final. Par conséquent, le changement n’est pas tout à fait pour maintenant … laissant prédire un avenir incertain pour les déploiements de Cloud Privés. 

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Cloud - Par David Lachari - Publié le 20 juillet 2016

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