Cloud et gouvernance : une nécessité pour garantir efficacité et maîtrise des coûts

Loïc Guillaume, Directeur Division Enterprise Solutions de SCC France partage son analyse du sujet.

En effet, une gouvernance mal définie peut rapidement donner lieu à des coûts non maîtrisés, à des problèmes de sécurité et à un décalage entre la stratégie informatique et les objectifs métiers. Pour maximiser les avantages du cloud tout en minimisant ses risques, il est impératif de mettre en place une gouvernance cloud efficace.

Une analyse en quatre axes.

La promesse du cloud : agilité, scalabilité et innovation

Le cloud offre une agilité exceptionnelle, permettant aux organisations d’accéder à des ressources à la demande, de lancer rapidement des projets et d’adopter des technologies de pointe. Selon un rapport de Gartner, 90 % des entreprises considèrent le cloud comme essentiel à leur transformation numérique d’ici 2025.

Parmi ses principaux avantages :

• La scalabilité : La possibilité d’ajuster les ressources selon les besoins. Par exemple, Netflix pour gérer plus de 100 millions d’heures de streaming vidéo par jour, s’adapte aux pics de demande.
• La réduction du time-to-market : Le cloud accélère de 20 à 30 % le déploiement de nouvelles applications, selon une étude de McKinsey.

Cependant, sans une gestion proactive, ces bénéfices peuvent être contrebalancés par des coûts non contrôlés. Une étude de Flexera révèle que 32 % des dépenses cloud sont gaspillées, souvent en raison d’un manque de gouvernance.

La gouvernance : clé de voûte d’une stratégie cloud réussie

Une stratégie cloud réussie repose sur une gouvernance adaptée, combinant maîtrise des coûts, gestion des usages et alignement stratégique. Les principaux axes d’une gouvernance efficace :

• Maîtrise des coûts et des usages

Les modèles de facturation à la consommation (pay-as-you-go) peuvent rapidement générer des coûts inattendus. L’optimisation des ressources sous-utilisées permettrait de réduire les coûts de 25 à 35 %, selon Flexera.

• Gestion hybride et évolutive

Le choix du modèle d’hébergement n’est pas anodin. Si le cloud public séduit par sa flexibilité et sa rapidité de déploiement, il ne convient pas à toutes les charges de travail. Une étude Forrester révèle que 51% des entreprises optent pour une approche hybride, combinant cloud public et infrastructures sur site. Cette stratégie, souvent adoptée pour les applications critiques ou sensibles, permet de bénéficier d’une meilleure maîtrise des données, d’une sécurité renforcée et de réaliser des économies pouvant atteindre 15%. Par exemple, les entreprises financières peuvent choisir d’héberger leurs données les plus sensibles sur site tout en exploitant le cloud pour des applications moins critiques.

• Accompagnement au changement

L’adoption du cloud implique souvent une modernisation des infrastructures. Selon IDC, 60 % des organisations ayant échoué à migrer des applications critiques mentionnent un manque d’expertise interne comme principal obstacle.

• Pilotage stratégique et engagement mesurable

La mise en place d’indicateurs de performance (KPI) est essentielle pour mesurer les résultats.

Une trajectoire éclairée par les outils et l’expertise

C’est là qu’interviennent des acteurs capables de fournir un accompagnement sur mesure. En s’appuyant sur des outils dédiés au suivi des consommations, à l’optimisation financière et à la gouvernance, les organisations peuvent projeter avec précision leurs besoins futurs, ajuster leurs trajectoires et maintenir un équilibre entre performance, coûts et agilité.

Les grandes plateformes cloud AWS, Azure, Google Cloud, OVHcloud, Scaleway jouent un rôle central en fournissant des services avancés. Mais leur intégration dans une stratégie cohérente passe par des partenaires capables d’adresser les enjeux spécifiques des collectivités locales, des organisations publiques ou des entreprises privées. Ces partenaires apportent une expertise métier et technique indispensable pour relever des défis comme la gestion des données de santé, les projets de smart cities ou encore la modernisation d’applications critiques.

Le cloud, une promesse conditionnelle

Contrairement à une idée reçue, le cloud n’est pas toujours synonyme d’économies immédiates. Sa rentabilité dépend d’une utilisation réfléchie et d’un pilotage adapté. Sans cela, les organisations risquent de subir une explosion des coûts ou de devoir revenir sur des choix précipités, faute d’avoir anticipé les implications techniques et financières.

Une étude de Deloitte révèle que 40 % des entreprises ayant migré prématurément des workloads non adaptés ont dû réinternaliser ces charges, entraînant des coûts supplémentaires.

Chiffres clés :

• 68 % des organisations reconnaissent que l’absence de gouvernance a retardé leurs bénéfices attendus.
• Une gestion proactive peut améliorer la rentabilité de 15 à 20 %, selon IDC.

Le cloud est une opportunité stratégique pour innover, optimiser et répondre aux exigences d’un marché en constante évolution. Cependant, pour transformer cette opportunité en succès durable, une gouvernance robuste est indispensable. En intégrant des outils d’optimisation, en s’appuyant sur des partenaires experts et en pilotant efficacement les projets, les organisations peuvent maximiser les avantages du cloud tout en maîtrisant leurs coûts.

L’enjeu central reste donc de faire du cloud un levier de performance, et non une source de complexité ou de dérives budgétaires. C’est là que réside la nécessité d’une gouvernance éclairée, qui transforme les promesses du cloud en une réalité mesurable et durable.