Charles-Antoine Beyney est tombé dans le web quand il était petit en faisant parti des premiers français connectés à internet.
A 13 ans, il crée son premier site, une plateforme d’hébergement. Féru de technologies réseau, il fonde l’opérateur BSO Networks Solutions une fois diplômé d’Epitech. Aujourd’hui, loin du politiquement correct, il critique ouvertement l’armada marketing présente autour du cloud computing tout en admettant devoir s’y résigner.
iTPro.fr : Quel le positionnement de BSO Networks par rapport au Cloud Computing ?
Charles-Antoine Beyney : Il faut recentrer ce qu’est réellement le cloud. Aujourd’hui tout le monde fait du cloud et dès qu’on apporte un service sur internet, on devient fournisseur de cloud. Sauf que le cloud computing comme on essaie de nous le vendre n’existe pas. La base de l’informatique en nuage est une virtualisation complète de l’ordinateur et de ses données, une accessibilité en temps réel partout dans le monde, quel que soit le support, une réplication parfaite et une extensibilité de l’infrastructure sans limite. Les technologies pour faire ce genre de magie n’existent pas. Les outils VMware ou Microsoft existent depuis plusieurs années.
Pourtant, vous vous présentez vous aussi comme fournisseur de cloud ?
Aujourd’hui nous sommes effectivement un acteur du cloud. Merci à Microsoft, Cisco et consorts d’avoir mis un terme générique et marketing sur notre activité. Nous avons adopté cette terminologie pour être cohérents pour nos clients. Il n’y a pas une seule entreprise qui se prétend fournisseur de cloud et qui fournit de l’informatique en mode cloud comme l’ont défini Cisco ou Microsoft quand ils ont commencé à en parler.
Dans ce cas qu’est-ce qui vous différencie des autres entreprises ?
Notre expérience sur le marché. Nous avons une grosse avance sur les entreprises qui disent faire du cloud car cela fait sept ans que nous fournissons des infrastructures hautement critiques. Ces infrastructures sont virtualisées quand elles le peuvent mais ce n’est pas systématique car la virtualisation n’apporte pas toujours une réponse satisfaisante. Nous sommes partenaires certifiés de VMware, Cisco, Microsoft ou encore Brocade. Nous avons donc un accès privilégié à toutes ces technologies et cela nous permet d’avoir beaucoup de recul vis-à-vis d’elles. Nous sommes convaincus en interne que le cloud n’est pas la magie qu’on essaie de nous vendre.
Pourquoi le cloud est-il alors aussi omniprésent ?
C’est beaucoup plus simple de dire qu’on fait du cloud. Le client pense de cette façon qu’il aura un service impeccable avec un SLA et qu’il n’aura plus à s’en occuper. En réalité, on lui fournit simplement une application via internet avec un abonnement. Une entreprise comme SAP ne fait pas du cloud mais de la location d’applications via internet. Tous les grands font cet amalgame car c’est beaucoup plus « vendeur » auprès des DSI et des directions générales.
Finalement, est-ce que nous sommes dans un effet de mode destiné à s’estomper ou est-ce que le marketing a pris un peu d’avance sur des technologies qui vont arriver dans le futur ?
Nous sommes en avance. D’ici cinq ou six ans nous aurons les réponses technologiques. Il manque déjà chose une chose primordiale : un réseau 4G présent partout dans le monde. Sans cela, nous n’aurons jamais la bande-passante nécessaire pour supporter l’informatique en nuage. Le réseau va devoir évoluer. Il faut aussi être capable de virtualiser l’intégralité d’une infrastructure. On ne sait pas à l’heure actuelle virtualiser un load-balancer à grande échelle. Cela consomme tellement de CPU qu’on est perdant face à l’infrastructure physique. La sécurité n’est pas prête non plus. On ne peut pas faire basculer nos clients sur des clouds publics dont on ne peut pas assurer une sécurité optimale. Nous en avons encore eu la démonstration récemment avec les problèmes d’Amazon et de Microsoft.
Cette évolution viendra car il y a un vrai intérêt à aller dans ce sens. Mais il faut laisser les laboratoires et les ingénieurs travailler.
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