Voici quelques semaines, une société de service informatique me propose de venir former ses architectes à la conception d'infrastructures Cloud Computing sur l'un de leurs sites à Sophia Antipolis (06).
Airbnb, le Cloud Computing au service de l’hôtellerie en réseau social
Jusqu’à présent, je laissais à ma société le soin de réserver une chambre pour m’héberger. Généralement, cela se finissait dans un établissement d’un grand groupe hôtelier, aux prestations standardisées et sans charme.
Mais cela, c’était avant Airbnb. Pour 20 % moins cher, je peux trouver un trois pièces récent avec un grand jardin et situé à quelques centaines de mètres de mon travail se trouve en quelques secondes, parmi une liste de biens pour toutes les bourses, et en plus, pour ce prix, le propriétaire m’accueille et m’explique la région… Définitivement, je suis disruptif : Airbnb, j’adore !
Airbnb est une plateforme communautaire de location et de réservation de logements de particuliers incubée en novembre 2008 et lancée au printemps 2009 par les américains Brian Chesky et Joe Gebbia, formés à l’école de design de Providence. Les fondateurs racontent que l’idée d’Airbnb est née de leur propre expérience. En 2007, alors qu’ils habitaient à San Francisco, ils savaient qu’un congrès de design de premier plan s’organisait dans leur ville, mais que toutes les chambres d’hôtel avaient été réservées. Ils ont alors décidé d’offrir leur logement, avec un petit déjeuner et un accueil local, à quelques étrangers assistant à l’événement.
Airbnb permet à des particuliers de louer tout ou partie de leur propre habitation comme logement d’appoint. Le site offre une plateforme de recherche et de réservations entre la personne qui offre son logement et le vacancier qui souhaite le louer. Il couvre plus de 500 000 annonces en plus de 33 000 villes et 192 pays. De la création en novembre 2008 jusqu’en juin 2012, plus de 10 millions de nuitées ont été réservées sur Airbnb, et même s’ils ont des concurrents, leur catalogue et la simplicité de l’interface séduit de plus en plus de consommateurs.
Un an après avoir lancé Airbnb, la société a décidé très tôt de migrer la quasi-totalité de son application dans le Cloud Computing, en l’occurrence Amazon Web Services, en raison de problèmes d’administration de leur plateforme avec leur fournisseur d’origine. Ces trois dernières années, Airbnb a fortement augmenté en popularité et l’architecture a été automatiquement mise à niveau pour s’adapter à l’usage. Pour soutenir la demande, Airbnb utilise 200 instances pour ses applications, réparties en serveurs web, serveurs d’application, memcache et service de recherche.
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. Airbnb utilise également AWS ELB (Elastic Load Balancer) qui distribue automatiquement le trafic entrant entre plusieurs instances Amazon EC2. Pour traiter et analyser facilement 50 Go de données par jour, Airbnb utilise Elastic MapReduce (Amazon EMR). Enfin, Airbnb utilise également Amazon Simple Storage (Amazon S3) pour les sauvegardes des profils (les maisons) et des fichiers statistiques, dont 10 tera-octets de photos utilisateurs. Pour surveiller l’ensemble de ses ressources, CloudWatch et la console de gestion permettent à l’entreprise de gérer facilement ses actifs.
En outre, Airbnb a migré sa base de données MySQL vers le service de base managé RDS (Relational Database Service) pour simplifier les tâches administratives fastidieuses typiquement associées aux bases de données, comme par exemple la réplication, et la mise à l’échelle en fonction du nombre de transactions. Actuellement, plus de 260 millions de mises en contact, et sur plusieurs continents sont en ligne, et selon les administrateurs, la migration du service n’a duré que 15 minutes, ce qui était essentiel au regard de la croissance rapide et afin de ne pas perdre sa communauté. D’ailleurs, Airbnb a mis en dépôt le script de migration à disposition afin que d’autres sociétés qui feraient le même chemin puissent éviter d’avoir à le recréer : http://nerds.Airbnb.com/mysql-in-the-cloud-at-Airbnb/. Oui, je sais que c’est curieux que ces sociétés aient une propension à mettre leur outillage en libre-service, mais c’est simplement qu’elles partent du principe que leur valeur tient dans leurs référentiels qu’elles constituent et leurs algorithmes permettant de rechercher la bonne information pour un consommateur dans les temps les plus courts.
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Le modèle économique est simple : Si les hôtes enregistrés sur Airbnb sont libres de fixer leurs tarifs comme ils l’entendent, ils bénéficient toutefois d’outils de comparaison consultables sur la plateforme afin d’avoir un « pricing » compétitif. Airbnb leur conseille de commencer pas trop haut et d’augmenter le tarif jusqu’à ce que les réservations se tarissent, quitte à baisser ensuite pour d’arriver doucement au point d’équilibre offre/ demande. Du côté de la plateforme, le modèle économique se base sur un système de commission prélevée à la fois du côté de l’hébergeur (3 % de frais de transaction prélevés sur le prix de la nuitée) et du locataire (6 à 12 % sur le prix de la nuitée).
Côté sécurité, la plateforme s’efforce d’offrir un maximum de garanties. Tous les utilisateurs doivent créer un profil, donner une adresse électronique et un numéro de téléphone qui seront vérifiés. Par ailleurs, comme sur eBay, les membres sont « notés » à l’aide de commentaires laissés par leurs pairs. Les photos des lieux à louer peuvent également être prises par un photographe professionnel engagé par Airbnb, afin d’obtenir le statut de « vérifiées ». Cette organisation, en forme de réseau social, implique une grande part de développement informatique afin d’améliorer les fonctionnalités du site et d’en créer de nouvelles, ainsi qu’une forte présence des Community managers et du service après-vente.
L’utilisation du smartphone et le paiement en ligne complètent l’application et sont plébiscités par des consommateurs souvent très mobiles. Airbnb n’est pas un bébé de la Silicon Valley pour rien : innovation, développement informatique et design inventif sont à la source du succès de la start-up, qui a ouvert au début de l’année une dizaine de bureaux à l’étranger. Leader sur son segment, la jeune pousse compte sur ses ingénieurs et designers à San Francisco pour garder son avance. Et cela paie : en juillet 2011, Airbnb a opéré une levée de fonds de près de 112 millions de dollars (91 millions d’euros) avec de grands noms du capital investissement (Sequoia Capital, Greylock partners. etc). Le pari semble en effet peu risqué : avec un nombre de nuitées passées de 1 million en février 2011 à 6 millions en 2013 (soit plus de 10 millions depuis leur création), Airbnb est en bonne voie pour atteindre l’équilibre financier. L’an passé, plus de 700 000 personnes ont voyagé en France avec Airbnb, ce qui en fait la première destination européenne. Notamment Paris a une capacité de 20 000 logements Airbnb, et 1 000 nouveaux « hosteurs » s’inscrivent par jour.
Cette « nouvelle culture » fruit des nouvelles technologies et des réseaux sociaux est en train de se transformer en un « social business » qui bouscule les métiers traditionnels comme l’hôtellerie, le tourisme, le transport, etc. Non sans difficultés. La ville de New York, comme de nombreuses villes dans le monde telles que Berlin, voient dans la location saisonnière un commerce illégal qui détruit l’activité de nombreux hôteliers.
Pourtant, le phénomène du partage semble là pour durer. Ne serait-ce que parce que cela permet au consommateur de reprendre du pouvoir, sans passer par les intermédiaires traditionnels. Surtout, c’est une nouvelle approche de l’idée de propriété. On passe d’une économie physique, où l’on échange des biens et services, à une économie où l’important sera le partage d’expériences. De nouvelles valeurs donc, à côté, voire en substitution du système capitaliste, qui dérange les secteurs traditionnels : Avec Wikipedia, des gens, ensemble, ont réussi à bâtir une encyclopédie libre et gratuite. Avec Airbnb, on peut désormais se loger à moindre coût dans le monde entier en louant ici une chambre, là un appartement, ou une maison. Cette économie d’usage crée de la valeur : selon Brian Chesky, rien de moins que 632 millions de dollars et 5 000 emplois pour la seule ville de New York.
Certaines économies doivent disparaitre pour que d’autres émergent. C’est ce qu’on appelle une révolution.
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