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Internet des objets : du Maker au produIt…

IoT - Par Aaron Bartell - Publié le 22 mai 2015
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L’Internet des objets ou IoT est incontestablement le nouveau sujet phare de la profession.

Internet des objets : du Maker au produIt…

Pour s’en convaincre, il suffit sans doute de constater l’évolution du nombre de recherches des termes « IoT » ou « Internet of Things » sur Google sur ces 12 derniers mois : elle suit une tendance résolument exponentielle (Source : Google Trends). Mais alors, simple « buzzword » du secteur ou tendance de fond ? Si on en croit, les chiffres rapportés par Gartner (26 milliards d’objets connectés en 2020 !) ou encore l’estimation de Business Insider qui rapporte que le marché des objets connectés dépassera en 2017, les marchés cumulés des ordinateurs, tablettes et téléphones, le mouvement semble bien réel et confirme que l’Internet des objets, par son potentiel et les nouveaux usages qu’il induit, va profondément impacter notre vie dans les prochaines années. Et dans ce secteur, l’émergence et la concrétisation des projets s’illustrent également par de nouvelles pratiques… Décryptage…

Un contexte qui favorise l’émergence de nouveaux projets

Si l’Internet des objets est aujourd’hui un thème en plein essor, c’est d’une part parce que les « faiseurs traditionnels » se sont approprié le sujet, mais également parce que la thématique s’inscrit à la croisée de plusieurs facteurs eux-mêmes matures ou en pleine croissance. Ces facteurs sont de différentes natures tant sociétales que techniques.

L’un d’entre eux est sans aucun doute l’incroyable développement du mouvement « Maker ». Encore inconnu il y a quelques mois, ce mouvement né aux Etats Unis sous l’impulsion de Dale Dougherty prône la réappropriation de la capacité à produire par soi-même (DIY : Do It Yourself) ou en communauté (DIT : Do It Together). A ce titre, il fédère un nombre impressionnant d’individus envieux d’apprendre, de partager leur connaissance, d’expérimenter, de créer, … et illustre toute la diversité des disciplines liées à la fabrication : de la robotique à l’impression 3D, en passant par des thématiques plus « traditionnelles » telles que la menuiserie ou les arts graphiques. Animée par un fort esprit communautaire, ce mouvement s’exprime à la fois en ligne au travers de sites spécialisés (Par exemple : Instructables ou Make:Projects) ou dans le monde réel, via des lieux équipés de tous les outils nécessaires à la conception et à la fabrication : imprimante 3D, découpe numérique (CNC) ou laser, poste à soudure, etc. Ce sont les fameux fablabs ou makerspaces. Si ces lieux ont tout d’abord été initiés de manière communautaire et associative, leur professionnalisation est en cours : D’une part, par la création d’activités commerciales centrées sur l’équipement et/ ou l’animation de tels lieux (Exemple : Développement de l’offre TechShop aux Etats-Unis) mais également par le fait que les « makerspaces » entrent physiquement dans les entreprises. Leur concept ayant été validé comme source manifeste d’idées nouvelles, d’innovation, mais également comme créateur de lien social (Il n’est pas rare de voir des personnes aux métiers et compétences très différents partager leurs expériences dans de tels lieux), leur installation est de plus en plus fréquente au sein même des grandes entreprises.

Les rassemblements de « makers », les « maker faire », sont également de plus en plus populaires. Pas moins de 100 éditions ont été organisées à travers le monde en 2014, les plus importantes à New York et San Francisco rassemblant respectivement 85 000 et 130 000 visiteurs en l’espace d’un week-end. Après une « mini-maker faire » lancée en France en octobre 2013 à Saint-Malo, la première « vraie » Maker Faire française a eu lieu à Paris en juin dernier et sera renouvelée cette année encore.

Par ailleurs, en résonance directe avec ce mouvement, l’organisation d’événements centrés sur la créativité,
Maker l’innovation, le design ou l’entreprenariat se multiplient. Qu’ils s’appellent Hackathon, Startup WeekEnd, Bootcamp, ou plus simplement Concours, tous prônent la rencontre entre des publics aux compétences différentes – développement logiciel, conception matérielle, design, marketing, … – mais résolument complémentaires et la volonté de faire émerger de nouvelles offres de produits ou services.

Plus que les opportunités en elles-mêmes, c’est avant tout un état d’esprit qui est véhiculée auprès du public via ces différentes initiatives : celui de l’innovation ouverte et collaborative. Une évolution humaine et sociétale indispensable pour faire émerger ces nouveaux projets à la croisée de plusieurs disciplines.

Mais la seule volonté de créer ou de prototyper ne saurait suffire sans un outillage adapté. Et dans ce domaine, force est de constater que l’offre du marché s’est également considérablement étoffée et démocratisée durant ces dernières années.

Au niveau réseau, l’avènement d’offres Cloud spécialisées fournit par exemple une infrastructure idéale pour stocker, traiter et diffuser les données collectées ou consommées par les nombreux objets connectés. C’est typiquement le cas du service « Intelligent Systems » présents au sein de Microsoft Azure. Certains opérateurs se sont également spécialisés dans la mise à disposition d’infrastructures dédiées à la transmission de données envoyées par les objets connectés. C’est notamment le cas de Sigfox, qui s’est spécialisée dans la communication de messages très courts, donc peu énergivores à émettre et véhiculer.

Au niveau matériel, l’offre s’est également étoffée de manière très importante. Avec l’optimisation de la consommation énergétique, la généralisation des capacités communicantes, ou encore la miniaturisation des composants, on ne compte plus les plateformes de prototypage rapide, aux capacités et fonctionnalités différentes : arduino, netduino, .NET Gadgeteer, weio… autant d’offres qui permettent de mettre en œuvre une solution électronique fonctionnelle à moindre coût et sans complexité. Au regard de la diversité des approches possibles, le plus délicat réside souvent le plus souvent dans le choix de l’offre la plus adaptée au contexte d’un projet, sachant que les spécificités entre les différentes alternatives sont marquées par un nombre de critères très restreint : la qualité de l’environnement de développement, le langage de développement supporté, la richesse des librairies logicielles associées, la capacité des cartes et des composants associés ou encore la granularité de la conception proposée (composants et câbles à poser sur un « breadboard » versus modules fonctionnels à la connectique standardisée).

Enfin, la démocratisation des logiciels de modélisation couplée à l’avènement des outils de fabrication numérique (impression, découpe) facilite grandement la création de solutions globales.

Entre packaging esthétique et/ou fonctionnel, mécanique, logiciel embarqué, électronique d’interaction et/ou de communication, et « back office » de gestion, les briques techniques sont aujourd’hui facilement disponibles pour couvrir l’ensemble des besoins d’un objet connecté et prototyper rapidement et efficacement une solution.

Du prototype au produit

L’apparente facilité de création ne doit toutefois par occulter la difficulté que représente le passage d’un prototype au produit industrialisé. Car si le prototype permet indéniablement de matérialiser un concept, de le confronter au regard critique et/ou approbateur de ses utilisateurs, il n’est le plus souvent pas conçu pour être distribué dans l’état. Et le passage au stade de produit peut s’avérer un chemin bien périlleux. Nombre de projets plébiscités sur les sites de financement participatif tels que KickStarter demeurent ainsi bloqués pendant de très longs mois alors même que leur financement est couvert (voire parfois très allègrement démultiplié) et que leurs (futurs) utilisateurs s’impatientent. C’est dans ce contexte qu’il est bon de se rappeler que le design produit constitue une discipline à part entière, avec ses méthodes et ses outils et que l’industrialisation d’un produit est soumis à de nombreuses contraintes (techniques, fonctionnelles, réglementaires, …).

Fort heureusement, le marché nous démontre que bon nombre de projets se concrétisent avec succès en produits commerciaux, à la grande satisfaction d’un public de plus en plus en large, pour des usages aussi bien professionnels que domestiques.

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