Les 16 et 17 mai derniers, IBM s’accordait deux journées au Forum de Bois-Colombes pour faire un point sur les différents aspects de la modernisation des applications sous IBM i.
Une thématique qui intéresse de nombreux clients de Big Blue, notamment ceux qui ont des applications métiers critiques développés en 5250 il y a parfois plusieurs années. Une audience qui a même surpris les organisateurs de l'événement, qui tablaient au départ sur une centaine de personnes, et qui en ont vu plus de 140 s'inscrire. L'audience était donc bien présente, quitte à s'asseoir sur les marches de la salle de conférence, faute de siège libre.« La plateforme a beaucoup évolué aussi bien d'un point de vue matériel et que logiciel », comment Philippe Bourgeois, maître de cérémonie de la séance plénière. Celui-ci a abordé cinq points clés de la modernisation. Voici un panel de solutions possibles.
Modernisation de l’infrastructure (matériel / OS)
Cap sur Power Sytems ! « Si le matériel ne tient pas la route, les nouveaux workloads ne serviront à rien. L’infrastructure Power a toute la puissance nécessaire », indique Philippe Bourgeois. Du moins jusqu’en 2013, date à laquelle le POWER8 devrait faire son apparition.
Concernant l’OS, les versions 6.1 et 7.1 de l’IBM i ont apporté leur lot de nouveautés. Pour rappel, parmi les nouveautés de l’i 6.1 : partitions virtuelles, support des disques SSD, interface web et interface System Director Navigator. Du côté de l’IBMi 7.1 : support XML en natif dans DB2, déplacement automatique des données sur SSD (voir Storwize V7000 : l’atout stockage d’IBM – System iNews, Avril 2011).
IBM se dirige néanmoins vers une nouvelle stratégie de mises à jour puisque les nouvelles fonctionnalités seront désormais publiées de façon plus légère et plus régulière via des « Technology Refresh ». Le but étant de moins perturber les systèmes des clients avec des upgrades majeurs.
Modernisation de la BDD DB2
Cette partie pourrait se résumer en un mot : SQL. Depuis 1995, IBM n’investit plus sur fichiers logiques et physiques. SQL devient l’interface stratégique puisque toutes les évolutions se font sur SQL (fonctions scalaires, colonne, groupage, sous-requêtes,…). Cela de façon à positionner l’IBM i comme un véritable serveur BDD.
Au rayon des avantages : plus de types de données (INT, BLOB, XML,…), des noms plus longs aux tables et aux colonnes (jusqu’à 128 caractères), des zones auto incrémentées, des contraintes qui peuvent être définies dans la source de définition de la table. Pour ce qui est des inconvénients : moins bonnes performances en écritures, pas de support des multi-membres (simplement possibilité de créer un alias).
Modernisation des environnements de développement
Depuis le rachat de Rational, il y a maintenant presque 10 ans, la gamme d’outils de développements d’applications pour Power Systems a été grandement enrichie : Rational Developer for Power Systems Software (développement Cobol, RPG, C++), Rational Application Developer (développement du JAVA), Rational Business Developer (développement EGL),… Tous ces produits sont basés sur l’environnement open-source Eclipse. Un site permet de comparer les fonctionnalités. Le site d’IBM propose à ce sujet un comparatif d’Eclipse avec Rational Software Delivery Platform Architecture Management.
RD Power est un environnement moderne et graphique, qui utilise la couleur et la souris. « Le développement est beaucoup plus rapide », constate Philippe Bourgeois. L’intérêt est également d’attirer les jeunes développeurs qui sortent de l’école. Ceux-ci sont en effet familiers avec Eclipse et seront donc en terrain connu.
Rational Team Concert répond aux challenges du développement moderne : équipes dispersées, applications multi-langages, nécessité de réduire les couts,…La solutions est construite autour de trois briques, Software Configuration Management (versioning, retours arrières, gestions des coflits,…), Gestions des activités (demande d’évolution, de correction, suivi des tâches,..), Gestion des constructions (support de IBM build specification, ANT, Maven). Le développement est complètement transparent grâce au portail Jazz.net, que nous vous présentions il y a quelques mois.
Modernisation du code RPG/COBOL
IBM veut faire communiquer son langage avec d’autres applications, simplifier la maintenance, et surtout valoriser les investissements des entreprises (code, plateforme, compétences) en offrant une vision moderne de l’applicatif existant.
Philippe Bourgeois encourage pour cela l’utilisation du RPG IV pour sa simplicité et sa lisibilité. Ce langage attirera en outre plus facilement les jeunes développeurs que le RPG 400 qui est stabilisé depuis 2008.
Modernisation de l’interface utilisateur
Plusieurs solutions pour moderniser l’interface. La première consiste à émuler le code 5250 dans une interface web sans réhabiller les écrans. C’est ce que font les outils IBM Host on Demand, iAccess for Web ou System Director Navigator for i. Le réhabillage des écrans 5250 existants peut également être réalisé sans modifier le code. C’est la « webisation » offerte par HATS par exemple.
La dernière option est de développer une nouvelle interface utilisateur ou une nouvelle application graphique via du développement CGI (RPG Open Access), JAVA ou PHP, ou encore utiliser un langage L4G. (EGL chez IBM).
Plus d’informations : IBM
Illustration : Couverture de Sytem iNews – Mai 2011, consacré à la modernisation des applications, présenté par Philippe Bourgeois lors du Forum.