Personne ne l’avait vu venir. Et c’est dans le calme de l’été que Larry Page, CEO de Google, annonce que le géant du web va mettre la main sur Motorola Mobility, la division téléphonie mobile du groupe de télécommunication américain.
Et pour acquérir un des acteurs majeurs du marché, aujourd’hui en perte de vitesse, Google n’hésite pas à sortir le portefeuille en déboursant 12,5 milliards de dollars (8,75 milliards d’euros), soit 40 dollars (28 euros) l’action. Une somme qui représente une hausse de plus de 63 % par rapport au cours de l’action Motorola. Les titres étaient en effet échangés à 24,47 (17,13 euros) dollars avant l’annonce du rachat.
Google achète Motorola
Il s’agit de la transaction la plus importante réalisée par le groupe de Mountain View, loin devant le rachat en 2007 de la régie publicitaire Doubleclik, pour un montant de 3,1 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros). Le rachat devrait être complété en fin d’année ou début 2012.
Autrefois leader sur le marché du portable, les résultats de Motorola avaient fortement diminué face à la concurrence, abandonnant la place de leader à Nokia sur l’entrée de gamme et subissant l’explosion des smartphones d’Apple et RIM. D’après les chiffres de Gartner, les appareils de Motorola représentent 2,4 % du marché mondial. Au deuxième trimestre, malgré un chiffre d’affaires en hausse de 28% à 3,34 milliards d’euros 2,33 milliards d’euros), Motorola Mobility affichait toujours une perte nette de 56 millions de dollars (39 millions d’euros).
Google, La course aux brevets
Les motivations de cette opération sont donc à chercher ailleurs. Grâce à elle, Google prend en réalité possession des 24 000 brevets détenus par Motorola. Un enrichissement bienvenu alors que les batailles juridiques pour violation de brevets font rage dans le secteur de la téléphonie mobile et des tablettes. Google va d’ailleurs devoir gérer rapidement les poursuites engagées par Apple contre la tablette Xoom créée par Motorola.
« Notre acquisition de Motorola va accentuer la concurrence en renforçant le portefeuille de brevets de Google, ce qui nous permettra de mieux protéger Android des menaces anti-concurrentielles de Microsoft, Apple et d’autres sociétés », explique Larry Page.
Celui-ci a également tenu à rassurer quant à l’ouverture de son système d’exploitation. « Ce rachat ne changera pas notre engagement à développer Android comme une plateforme ouverte. (…) Beaucoup de constructeurs partenaires ont contribué au succès d’Android et nous voulons continuer à travailler avec chacun d’entre eux pour fournir une expérience utilisateur exceptionnelle », indique le responsable. Gageons que le marché des Applications Mobiles n’a pas dit son dernier mot.
Ces partenaires ont d’ailleurs accueilli avec le sourire l’annonce du rachat. « Nous saluons cette nouvelle qui prouve l’engagement profond de Google à défendre Android, ses partenaires et l’écosystème », a réagi J. K. Shin, Président de la division mobile de Samsung. Même son de cloche marketing du côté de Sony, HTC et LG, qui disent également se réjouir de la transaction.
Nokia et RIM ont quant à elle déjà profité du rachat. Suite aux déclarations de Larry Page, les actions des deux constructeurs grimpaient respectivement de 17,35 % et 9,47 %. Certains investisseurs anticipent en effet un éventuel rachat de ces entreprises.
Photo d’illustration : Motorola Xoom
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