Benoît Paroissin, architecte des Systèmes d’Information chez Solucom, nous donne sa vision du Big Data, sujet phare au cœur des entreprises.
Le Big Data : un tout nouvel ordre de grandeur
Big Data : Le concept
Le Big Data est un terme utilisé pour désigner toutes les données dont la volumétrie et la complexité sont telles qu’il faut utiliser de nouveaux moyens organisationnels et techniques pour pouvoir les traiter.
Aujourd’hui, lorsqu’on évoque le Big Data, on évoque trois aspects : la volumétrie (beaucoup de données), la vélocité (beaucoup de données dans un temps très court) et la variété (données structurées et non-structurées comme le langage naturel, les images, les vidéos …).
L’information est maintenant de plus en plus globalisée (information sur les clients par les réseaux sociaux par exemple : il s’agit de capter leur perception sur les offres, sur la qualité de service…). L’idée est bien d’utiliser toutes ces informations non exploitées. « Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère » commente Benoît Paroissin. Si tout passe par les technologies, les usages restent encore à définir.
Des entreprises vont avoir immédiatement l’usage du Big Data comme EDF (demain, il sera possible de relever les mesures de consommation plusieurs fois par jour !) avec un ordre de grandeur complètement différent de celui jusqu’à présent. Des systèmes d’apprentissage pourront aussi être étudiés, l’exemple de Watson d’IBM (prototype qui exploite les informations en langage naturel et en retire de l’information utile) est plus que jamais au cœur de l’actualité. L’idée est donc bien d’ouvrir ce concept aux entreprises pour un diagnostic assuré. « Cela va se généraliser » explique Benoît Paroissin.
Avant, la volumétrie de la donnée et la non-structuration de la donnée constituaient un frein et l’information n’était pas utilisable. Aujourd’hui, la technologie lève cette frontière. Et les entreprises doivent dorénavant se poser la question : qu’est-ce qu’on a refusé de faire jusqu’ici et qu’est-il possible enfin de faire maintenant ? Par exemple, si le décisionnel utilise déjà de grands volumes de données, on peut aiguiller l’utilisateur vers le périmètre des données et les requêtes.
Dans beaucoup d’entreprises, les requêtes décisionnelles sont construites en mode projet c’est-à-dire qu’elles sont définies à l’avance et l’exécution de ces requêtes prend quelques heures (coût de développement, de mise au point et d’exécution). Aujourd’hui, avec les technologies Big Data, on réduit les temps d’exécution de quelques heures à quelques secondes, et on étend de même le périmètre d’exploitation. Le monde analytique offre une vraie avancée majeure.
Une approche au cœur des DSI
Le Big Data est un sujet qui émerge au sein des DSI. La technologie est un moyen pour atteindre les objectifs, mais comme toute vague technologique (cloud computing), toute une série de questions accompagnent désormais les DSI, questions liées à l’organisation, l’accompagnement, l’identification.
En outre, l’exploitation des informations qui proviennent des réseaux sociaux, est un élément majeur qui va prendre plus d’ampleur, pour cibler encore mieux et améliorer la qualité de service notamment.
Relever le défi ? Oui, pour les DSI, sans aucun doute mais avant tout, il faut l’anticiper et bien l’identifier. L’introduction de nouvelles technologies et de nouveaux concepts perturbe toujours le marché français, de nombreuses études précèdent l’engagement.
« Les entreprises françaises en sont aux prémisses » souligne Benoît Paroissin. Toutefois, elles ont bien compris que le processus était inévitable, la prise de conscience de la maturité de l’informatique et des problèmes liés à la volumétrie est incontestable. L’année 2013 devrait donc voir émerger un autre niveau de maturité lié à de nouveaux besoins et usages. Une fois le constat de l’analytique posé, la phase d’attente et d’explication est en marche. Il faudra être imaginatif ensuite !
Le Big Data : un réel retour sur investissement ?
« Tout dépend des domaines » admet d’emblée Benoît Paroissin. Dans les cas de manipulation de gros volumes de données, de raccourcissement des délais d’analyse, de possibilité d’être plus agile, il y aura indéniablement des retours sur investissement. Dans d’autres cas, le Big Data devient plutôt un facteur différenciant par rapport aux concurrents. La capacité de mieux cibler les utilisateurs en ayant toujours plus d’informations demeure essentielle.
En 2013, nous devrions assister à une accélération. Le marché est « tiré par les éditeurs », aussi les offres qui s’orientent vers le Big Data vont exploser.
Le Big Data apporte ainsi un nouveau terrain avec de nombreuses innovations, un ROI immédiat sur tout ce qui touche à l’analytique et au décisionnel, mais à moyen terme on va assister à un engouement vers de nouvelles approches : apprentissage automatique, traitement du langage naturel, traitement des médias (photos, vidéos..) inexploités pour le moment.
Aujourd’hui, mettre en place une solution de Big Data est tout à fait envisageable si les besoins sont immédiats. Sinon, la règle d’or reste l’anticipation, à savoir identifier les besoins, auditer son existant, imaginer les usages avec le métier (ateliers de travail internes à l’entreprise, éventuellement accompagnés de cabinets de conseil).
Dossier à retrouver dans l’édition de Septembre de IT Pro Magazine.
Illustration : Solucom
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