La rétention est train de connaître un déclin. Pourtant, elle reste stratégique pour la croissance des entreprises
2023 : l’âge d’or de la rétention des talents
Anand Iyer, Assistant Vice President & Global Delivery Head – Microsoft Business Applications & Modern Workplace, Infosys, partage son expertise sur le sujet de la rétention des talents.
Et si 2023 était l’année du collaborateur ? Selon une récente étude, 65 % des cadres supérieurs affirment qu’ils comptent implémenter une politique de télétravail flexible, afin d’attirer et de retenir leurs talents. Et de se préparer à une potentielle récession commerciale.
La rétention est train de connaître un déclin. Pourtant, elle reste stratégique pour la croissance des entreprises. Bien que le travail à distance soit crucial, il n’est pas toujours corrélé à cette rétention. D’autres facteurs clés, tels que le bien-être, l’amélioration de la technologie, la diversification des talents et les programmes de requalification, sont directement liés à la fidélisation et participent pleinement à la croissance des entreprises.
Le pouvoir du bien-être et de la technologie
Certaines entreprises ne lésinent pas sur un panel d’avantages pour retenir leurs talents. Par exemple, la banque Citigroup a travaillé sur sa marque-employeur, via la mise en place d’une politique de travail flexible et via la création d’un nouveau centre, à proximité d’une ville côtière ensoleillée d’Espagne. Résultats ? Plus de 3 000 candidats ont postulé pour seulement une trentaine de postes ouverts.
Hier, les entreprises se contentaient d’offrir des augmentations salariales et des avantages transactionnels. Aujourd’hui, leur approche a drastiquement évolué. Les attentes des collaborateurs ont changé. Il est donc logique que les entreprises s’y conforment. Pour séduire et retenir les talents, elles veillent désormais à leur santé mentale, physique et émotionnelle et s’assurent d’une stratégie RH claire et définie : plans de formations, suivis de carrières, politiques de flexibilité etc. Pour y parvenir, les entreprises devront améliorer les initiatives de conduite au changement ; une tâche imminemment ardue, compte tenu d’un potentiel manque de communication en présentiel sous-jacent aux modèles de fonctionnement hybrides.
Vers l’automatisation des outils numériques
Je suis convaincu que la technologie peut répondre à cette problématique. Nous avons constaté que l’automatisation des outils numériques était étroitement corrélée à la croissance des entreprises et à un environnement commercial plus résilient. Les managers – en première ligne sur la rétention des talents – doivent être équipés de logiciels d’analyse, capables d’identifier les éventuels problèmes de leurs collaborateurs, dans un modèle de fonctionnement à distance ou hybride. Des outils relatifs à la gestion des services informatiques, qui étaient autrefois le domaine du département informatique, se transforment dorénavant en véritable plateforme d’engagement collaborateurs. Elles offrent des informations essentielles sur la santé émotionnelle et comportementale de l’employé, tout en offrant des outils de mesure pour rationaliser les processus opérationnels et réduire la potentielle fatigue émotionnelle des collaborateurs.
Bien que les outils de collaboration avancés et les logiciels d’appel vidéo aient toujours le vent en poupe, les collaborateurs préfèrent s’appuyer sur des canaux de discussion et des outils basés sur la conversation – comme Slack et WhatsApp. Ces outils grand public semblent être moins distrayants et semblent réduire la surcharge cognitive.
Mais ce n’est pas suffisant. D’autres recherches ont démontré que les collaborateurs décident de quitter leur emploi parce qu’ils ne se sentent pas suffisamment valorisés et impliqués dans l’entreprise.
Le pouvoir de la diversité
Les entreprises qui ont besoin d’un plan B sont encouragées à puiser dans un vivier de talents plus diversifié. Trois sources de talents sont liées à la croissance : les marchés de compétences externes (gig work), les universités et les collèges communautaires. Ces derniers, bien qu’ils ne soient pas souvent privilégiés par les grandes entreprises, sont liés à une augmentation massive de la croissance des revenus.
L’augmentation du nombre de travailleurs indépendants, généralement a connu une croissance significative. Le Royaume-Uni compte aujourd’hui 1/5 de travailleurs indépendants. En France et en Allemagne, les chiffres sont encore plus prononcés et atteignent respectivement 26 % et 20 % de la population active. Les entreprises qui se lanceront dans le secteur des « gigs » arriveront à tirer leur épingle du jeu.
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Le pouvoir du sens
Il est nécessaire de disposer de compétences diverses et d’une technologie adaptée. Néanmoins, La technologie peut être utilisée pour recoupler et reconnecter le lien entre l’objectif de l’employé, les performances et la productivité de l’entreprise.
Mais ces facteurs ne suffisent plus. Les collaborateurs souhaitent dorénavant intégrer une organisation à impact, centrée sur l’humain et en laquelle ils ont confiance. Les entreprises les plus performantes placent aujourd’hui le collaborateur au cœur de leur mission et en tirent des avantages considérables. Patagonia en est un exemple saillant : via des politiques RH progressistes, l’entreprise soutient et accompagne ses collaborateurs dans leurs débuts de vie parentale. Un facteur clé pour retenir ses talents et les accompagner à chaque étape cruciale de leur vie.
Les collaborateurs souhaitent également se sentir utiles lorsqu’ils démarrent leur journée – que ce soit en distanciel, mais aussi lorsqu’ils se rendent sur site pour établir une connexion émotionnelle avec leurs collègues et leurs responsables, et se sentir encouragés et inspirés au quotidien. Les technologies modernes telles que l’IA et les microservices deviennent alors un moyen privilégié de simplifier et d’optimiser les processus. Une approche qui libère ainsi du temps afin de mettre les softskills au service de l’entreprise – telles que l’empathie, la créativité etc.
Cette évolution favorisera à son tour un environnement professionnel plus utile, plus diversifié, plus résilient, avec une croissance plus rapide. Les managers doivent donc assumer un rôle de mentor, plus cadré et réfléchi. Si 2023 sera l’année du collaborateur, elle pourrait devenir également l’année de la productivité.